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Tous vos témoignages

Laurent ROUILLOT
Ingénieur en informatique

J’ai la rage parce que les responsables de ce qui nous arrive sont les promoteurs d’un monde que nous ne voulions pas. Ces promoteurs de ce monde que nous ne voulions pas nous ont fait flirter avec des régimes politiques infréquentables, génétiquement nuisibles, violents jusqu’à la moelle. Nous serions dans une démocratie, dans une contrée libre, et pourtant c’est le totalitarisme que nous combattons depuis notre Révolution française qui aujourd’hui nous assigne à résidence et nous prive de nos libertés fondamentales. JAMAIS dans leur histoire tumultueuse les habitants de France n’ont été séquestrés comme ils le sont aujourd’hui. La cage est dorée, on mange, on boit (plus que de raison), on se distrait avec le multimédia, le ciel est bleu. Et puis aussi, nous sombrons dans une dépression inexorable, même si nous essayons de nous remonter le moral. Alors oui ! J’en veux à tous les chantres de cette économie folle qui nous obligent à mettre à la casse nos matériels et équipements pourtant en état de marche au nom d’une surconsommation, j’en veux à tous ceux qui ont joué avec le feu, j’en veux à tous ceux qui ne nous laissent aucun espoir. Parce que demain, si nous arrivons à nous libérer de cette saloperie, ils reviendront comme si de rien n’était. Ils ne connaissent ni la honte, ni la gêne, ni le remord. Ils seront simplement à nouveau présents pour décider à notre place de ce qui est bon pour eux. Ils seront à nouveau présents pour distiller le cynisme, l’ineptie, la réinvention de l’économie, de l’écologie. J’ai la rage parce que j’ai 60 ans et que je me souviens de mes 20 ans, et que je vois notre fille et notre fils de 26 et 23 ans et leurs ami(e)s qui sont en train de perdre le meilleur moment de leur vie, qui sont en train de commencer à parler de vie d’avant… J’ai la rage et aussi une grosse envie de pleurer.

26 avril 2020
Jeff FreeMAN
Intermittent du spectacle

Le 17 Mars dernier, comme beaucoup d’intermittents du spectacle, nous avons été très vite confinés. Soucieux de notre protection et de notre santé, j’ai décidé de modéliser et d’imprimer un masque pour chaque personne de ma famille. Dès notre première sortie en public, devant le flot de questions de la part des personnes que l’on croisait, j’ai vite compris l’intérêt que les gens portaient à l’égard de ce masque. Je rappelle qu’à cette époque les autorités sanitaires clamaient son inutilité. Pourtant, une réelle demande de la part du public existait, en leur apportant un sentiment de protection supplémentaire durant les déplacements autorisés par le confinement : l’idée était donc à creuser.

Ceux qui me connaissent savent que je suis adepte de l’impression 3D par dépôt de filament. J’ai commencé à imprimer des masques de type FFP2 qui sont composés de 3 parties : une structure et 2 grilles contenant la masse filtrante. Cette masse filtrante est fournie en pharmacie et garantit une filtration des microparticules et micro-gouttelettes jusqu’à 99,9%. La structure quant à elle, de par sa forme générique, épouse parfaitement toutes les morphologies de visage (homme, femme et enfant).

Le 2ème élément qui m’a poussé à m’y intéresser davantage était la pénurie des masques en milieu hospitalier. Le prototype était prêt, les imprimantes aussi. J’ai donc entrepris d’imprimer quelques dizaines de masques offerts à des hôpitaux de ma région pour valider sa réelle utilité.

Très vite, ce type de protection a rencontré un très grand succès et la demande se faisait de plus en plus pressante. La réalisation de chaque masque prenait environ 4h30 et consommait énormément de filament 3D, produit qui devenait de plus en plus difficile à trouver compte tenu du confinement.

Pour élargir la diffusion de ces protections, il fallait optimiser le process. Un 2ème prototype a donc été modélisé, celui-ci est inspiré des visières intégrales pour le visage. La consommation de filament était considérablement réduite et le temps de fabrication n’était plus que de 20 minutes par unité. Le dernier avantage était que cette visière protégeait à la fois les voies respiratoires et les yeux. L’objectif était atteint. Une deuxième vague de distribution en milieu hospitalier et pharmacie a pu être faite. Sachant que ces masques répondaient à une norme ISO validant son utilisation par le corps médical.

Très gros succès, puisque 120 masques par jour sont produits et que le stock est en flux tendu. La distribution s’est donc étendue à certains médecins de ville, aux maisons de retraite, aux pompiers, mais aussi à tous mes voisins et aux livreurs.

Est apparue une difficulté pour se procurer le filament essentiel à la fabrication des visières 3D. Je suis donc entré en phase de recherche de sponsors et de mécènes pour me procurer cette denrée devenue rare. Certaines marques de filament 3D ont répondu présentes à mon appel, en m’offrant quelques bobines. Le Conseil Général de mon département à lui aussi entrepris de m’accompagner en activant ses réseaux et en me fournissant lui aussi des bobines de filament 3D.

Avec près de 300 masques et 2000 visières, j’ai le sentiment de participer à l’effort collectif pour la lutte contre le COVID19. Le fait d’avoir sans doute évité à quelques personnes d’être contaminées est aussi très gratifiant. Tout ceci grâce aux nouvelles technologies et aux nouveaux outils numériques. Enfin, dernier point ECOLOGIQUE à souligner, les filaments 3D que j’utilise sont composés d’amidon de maïs, 100% biodégradables, et n’utilisent aucun dérivé pétrolier.

Voilà pour mon retour d’expérience durant le confinement. L’aventure n’est pas finie, je vous propose de liker et de partager cette publication afin d’inspirer d’autres makers à reproduire de leur côté.

Pour ceux qui souhaitent participer à l’achat de filament :
http://www.leetchi.com/c/visieres-3d-soignants

26 avril 2020
Charlotte
Patissiere

Tout a commencé le jeudi 5 mars pendant mes vacances, avec un léger mal de gorge et le lendemain une légère fièvre 38°c. Rien de dramatique puisqu’on disait que le Covid était une grippe et que, quand j’ai une grippe, j’ai très facilement 41 de fièvre, donc aucune inquiétude. Je continue ma vie pensant que c’était un coup de froid.
Les jours passent et mon état se détériore. Légère insuffisance respiratoire, je sais que mes petites bronches sont mortes, que je fais de l’asthme à l’effort et que je fume beaucoup trop, alors je ne panique pas. Je prends sur moi, fais des exercices respiratoires et me soigne avec des produits bio (bouillon blanc et Sinuflor pour ceux qui connaissent). Traitement que j’ai arrêté puisque mon état ne s’améliorait pas.
Je reprends le boulot toujours mal, sensation de malaise, pique de fièvre mais jamais très élevé, essoufflement, vision trouble, et j’entends très mal. Mon patron me demande d’aller voir le médecin par précaution.
Le lundi 16, j’y vais. Plus d’une semaine s’est écoulée. J’explique mes symptômes et il me met en soupçon de Covid19, même si certains symptômes ne correspondent pas, avec comme seul traitement du Doliprane.
Et puis le lendemain, on annonce le confinement. Plus les jours passent, plus mes symptômes diminuent lentement mais sûrement. Je ne suis toujours pas persuadée d’avoir eu le covid19 puisque que certains de mes symptômes ne correspondent pas (problème avec les yeux et les oreilles) mais je maintiens les gestes barrière malgré tout par précaution.
Et puis un jour, on entend que les anti-inflammatoire naturels ne font pas bon ménage avec le Covid, ce qui explique que mon état se soit aggravé. Puis on vous dit que le cerveau est attaqué avec plusieurs symptômes et là vous commencez à y croire. Et puis vous vous rappelez soudainement que pendant quinze jours vous avez un peu plus assaisonné vos plats qui pour vous étaient normaux mais pour votre conjoint un peu surchargés. Et là vous faites la relation avec la perte de goût même si elle n’était pas totale…
Maintenant, je vais beaucoup mieux. Je ne cache pas que j’ai eu peur les moments où ma respiration était insuffisante mais j’ai tenu le coup.
J’attends avec impatience de faire un test sérologique pour vérifier que c’était bien le Covid.

Tout ça pour dire : ne prenez pas cette maladie à la légère mais n’en faites pas une psychose quand même.
Si pour vous elle n’a pas eu d’effet ou très peu, pensez aux personnes fragiles, car malheureuses. Aujourd’hui encore, alors qu’on parle de masques obligatoires, il y a encore beaucoup trop de monde qui ne respecte pas les gestes barrière.

26 avril 2020
Marie RIGAUD
naturopathe - coach minceur et diététique

J’ai lu plusieurs témoignages sur ce site (qui est une excellente initiative locale) et la plupart font état de la souffrance, de l’incompréhension, de la solitude et surtout… de la PEUR ! qu’ils ressentent.
Aussi, j’aimerais apporter une note d’optimisme par mon témoignage.
Nous assistons actuellement à une mondialisation de la peur. Cette peur qui oblige les individus à accepter l’inacceptable, à se laisser aliéner avec une des principales causes : la perte totale de nos repères. La peur qui nous empêche de RESPIRER. Il est temps de se reprendre en main pour redevenir le capitaine de notre vie. Alors pour éjecter cette peur qui nous est distillée tous les jours via les
médias, je pratique la Respiration Consciente.
Grâce à la Respiration Consciente, nous rechargeons notre batterie. Notre corps retrouve ainsi son incroyable capacité d’adaptation aux agressions internes ou externes, mais aussi son grand pouvoir d’autoguerison.

Alors HAUTS LES COEURS et n’hésitez pas à mettre en place ce que j’appelle une Politique d’Egoïsme salvateur. Ainsi vous n’aurez plus peur
et aurez la force de soutenir vos proches et vous mêmes 🙂

Bon courage à tous et gardez confiance, on va s’en sortir

23 avril 2020
Cecile
Educatrice

Je voudrais tout d’abord vous remercier pour la création de ce site. J’aurais souhaité y écrire avant mais je n’en avais pas la force. Je voudrais témoigner pour les malades suspects Covid qui doivent rester à domicile et souffrir en silence. Je comprends qu’il y ait des cas prioritaires pour le 15 et les urgences, mais je vous jure que ce qu’on vit avec le Covid c’est juste une horreur. Non seulement vous souffrez mais, en plus, beaucoup de soins vous sont fermés car vous êtes suspect Covid : pas droit à une radio, à un scanner, le 15 juste si vous êtes en train de mourrir.

Tout a commencé pour moi le 29 mars. Je ressens toute la journée une espèce d’oppression qui m’empêche d’inspirer, à tel point que je compose le 15 en fin de journée mais là on me répond que c’est sûrement de l’angoisse car j’arrive à parler sans être essoufflée. Je prends rdv avec mon médecin en visio pour le lendemain, et là elle me dit que j’ai sûrement le Covid. Je lui explique cette oppression et cette difficulté à inspirer. Puis les jours s’enchaînent : maux de tête, légère fièvre 38, diarrhée et vomissements. J’ai fait deux malaises car mon corps était fatigué et mes gênes respiratoires m’angoissaient. J’ai dû appeler le 15 à ces deux reprises, et j’ai été assez mal reçue, comme aux urgences, car je ne suis pas un cas grave. Mais moi je souffre aussi et je suis humaine.

Ça fait maintenant 4 semaines que je traîne cette gêne respiratoire, je n’en peux plus. Mon médecin m’a prescrit de la ventoline, de la vitamine C et du Doliprane mais rien n’y fait. Sur 4 semaines, j’ai dû avoir quatre jours où je me sentais mieux. Sans être testée, on se demande si on n’a pas autre chose, on vit avec l’angoisse de ne plus respirer. Mercredi dernier, j’en ai eu assez. Je suis allée de moi-même aux urgences d’un autre hôpital où j’ai été entendue et le médecin m’a prescrit un antibiotique. J’espère que je vais bientôt aller mieux, cela fait deux jours que je le prends. Voilà tout ça pour dire que, oui, il y a les personnes hospitalisées mais il y a aussi toutes les personnes qui souffrent chez elles sans beaucoup d’aide. Moi j’ai l impression que j’ai un alien qui s’est attaqué et attaché à mes poumons et qu’il ne veut plus en décoller.

Samedi, je vais avoir 46 ans.  Mon plus beau cadeau serait de pouvoir souffler mes bougies en bonne santé. Je souhaite bon courage aux gens hospitalisés, aux personnes qui souffrent chez elles et à chacun pour dépasser cette période difficile. Merci encore pour ce site qui permet aussi d’expliquer que les infos de la TV, ce n’est pas tout à fait la réalité et que cela ne dure pas que deux semaines, enfin pour certains, et que c’est une vraie souffrance pour les proches aussi.
Bon courage à tous et merci aux personnels soignants qui restent à l’écoute des patients, mais dans ce contexte ils ne sont pas tous aimables non plus. Je ne leur en veux pas car ils risquent leur vie et celle de leur famille mais nous perdons aussi beaucoup d’humanité il me semble.

23 avril 2020
Marion F.

J’ai 27 ans, je suis donc jeune et en bonne santé, beaucoup de sport, pas de tabac.
Après l’allocution de Macron le 13 mars, un violent mal de tête me prend et me force à me coucher tôt. Le lendemain, j’ai une barre sur la poitrine. C’est le début d’un long cheminement.

Je prends contact avec mon médecin le jeudi 16, je respire mal, j’ai mal aux poumons. Partout sur internet, mes symptômes sont cités comme étant les plus graves, nécessitant d’appeler le 15. Pour mon médecin, c’est un symptôme courant, je dois surveiller. Mon état ne s’arrange pas la semaine passant. J’ai peu d’autres symptômes associés : pas de fièvre, seulement cette barre, beaucoup de fatigue, un teint blafard et quelques migraines.
Je décide tout de même la semaine suivante de consulter physiquement un médecin. L’absence d’autres symptômes lui fait douter d’un COVID mais j’ai un sifflement au poumon droit, il faut faire une radio. Il pense à une grosse bronchite bactérienne que l’on pourrait soigner. Bien sûr, la radio ne donne rien excepté un « encombrement des bronches ». Le COVID ne se voit pas à la radio, ou alors s’il se voit, c’est dans des cas gravissimes. Il faudrait faire un scanner mais il m’est déconseillé : trop irradiant, et puis quand bien même ce serait un COVID, on ne pourra rien faire de plus. Retour en case départ « à surveiller et recontacter si aggravation ».

Je crois qu’au-delà des symptômes, c’est cette épée de Damoclès constante de l’aggravation que l’on porte sur nos épaules qui est le plus fatiguant. C’est passer ses journées à s’auto-checker en se disant « est-ce pire qu’hier ? Est-ce que ce sera pire demain ? ». C’est une situation étrange où, en temps normal, nous serions pris en charge et soignés, rassurés, accompagnés mais la crise nous laisse très seuls, pas assez bien pour être en bonne santé, pas assez grave pour être pris en charge. Même si je comprends que la priorité ne soit pas donnée à quelqu’un comme moi et que quelqu’un d’autre de plus malade la mérite plus, c’est très anxiogène. Je me demande régulièrement si l’aggravation me mettra en danger, car prise trop tardivement, ou si je vais avoir la chance de passer entre les mailles du filet. Il ne me reste donc qu’à attendre et « surveiller ».

En tout cas, je n’oublierai jamais.

Bon courage à tous

23 avril 2020

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