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Tous vos témoignages

Sophie
Gérante

Bonjour à tous,
Toujours pas terminé… 7 semaines. Souffle court, fatigue extrême pour mon compagnon, mon fils de 10 ans et moi. On n’en peut plus. On aimerait voir le bout. Ce virus est cyclique. On espère qu’il disparaîtra du corps.

27 avril 2020
Patrick
Gérant

Bonjour,
Je laisse les traces de ma maladie qui m’éteint un peu plus chaque jour…

Le 24 Mars, un mal de gorge prononcé est là…
J’ai pensé à une simple angine… 2 jours après, la fièvre entre en scène, 39-39,5… Toux, oppression thoracique. J’appelle le centre Covid de ma ville qui me reçoit en urgence. Les médecins et le protocole sont parfaits, merci à eux d’ailleurs. Après examen, je peux compter jusqu’à 3 sans tousser… Palpitations, fièvre, douleurs thoraciques. Verdict : Covid Suspect avéré…
« Rentrez chez vous » : confinement obligatoire et Doliprane. 3 jours où j’ai côtoyé la mort… Mon lit h23,30/24… Impossible de manger…

Comme par magie, un matin je me lève, plus de toux, plus de fièvre mais un mal de gorge que j’essaie de combattre avec de l’eau chaude, du thym et du miel en gelée royale. Ensuite le 2 avril, mal à l’estomac affreux… Diarrhée jaune odorante, urine caramel… J’appelle mon médecin généraliste, il me dit « c’est le Covid, c’est lié. Il met le bazar au système digestif ». Il me prescrit du Gaviscon et de l’Omeprazol, super médecin à l’écoute et très professionnel… 4 jours après, rien ne passe, mais se rajoutent à cela des fourmillements constants dans les jambes… À rendre fou… Je dois dormir 4h par nuit maximum… C’est horrible…
Symptômes du corps : pas de toux, légère fièvre 37,5-38c max, respiration à peu près ok, palpitations cardiaques, douleurs à l’estomac et diarrhées jaunes, et surtout fourmillements dans les 2 jambes, assis, allongé. J’appelle Mon médecin en visio, il veut m’examiner de près mais trop fatigué pour y aller. Il me prescrit des bas et un bilan sanguin, aussi des analyses de selle.
Résultat : selles, 0 parasites / le bilan sanguin ne montre rien de bien grave.
2 jours après, suite à ma relance, il me rapelle en fin de soirée et me dit « je suspecte des vascularites ». Il me prescrit des fluidifiants. Encore une fois, ce médecin est très consciencieux avec ses patients, à l’écoute et très humain. Il comprend ma détresse.
3 jours plus tard, nous sommes le 16 avril.  Encore des fourmillements qui s’empirent et ne passent pas. Je le recontacte, il est perdu mais à la fois très réfléchi et surtout aux aguets de chaque information sur le Covid. Il me dit « il faut voir un neurologue rapidement. Je pense que dans le système nerveux central il se passe quelque chose, et ce n’est plus de mes compétences car vos bilans sanguins sont quasi corrects. Il faut en savoir plus et c’est mon devoir que vous alliez mieux ». J’essaie donc plusieurs appels infructueux pour obtenir ce rendez-vous, impossible. Mon état se dégrade et je n’arrive plus à tenir sur mes jambes.
Nous sommes le 21 avril, je suis dans un état à néant : douleurs thoraciques, mal à l’estomac, le cœur en tachycardie et les fourmillements… Je vais aux urgences de ma ville.
Ils me prennent en charge rapidement, avec une ambiance de pro et paisible (merci à eux !). Ils me font un test PCR qui reviendra négatif, (dû sûrement au fait qu’il n’y a plus de virus niveau nasal mais peut-être migré ailleurs. Je ne sais pas.)
Après examen, les jambes n’ont quasi aucun réflexe… Et les fourmillements sont toujours là..
On veut m’hospitaliser en unité Covid, je refuse… J’ai peur et je veux rester avec ma famille.
Ils acceptent et je retourne chez moi avec des médicaments neuroleptiques et des examens dans la semaine (IRM / examens Neuro / et peut-être une ponction lombaire).
Voilà, nous sommes le 26 avril, je suis au lit encore et toujours avec les fourmillements et un mal d’estomac atroce, des douleurs diffusées dans le corps, mal dans la poitrine et l’impression que le cœur va s’arrêter… Comme si chaque organe se détériorait… Mon corps est fatigué. Quand je me lève pour me rendre aux toilettes, l’impression que mes jambes lâchent, qu’elles sont tétanisées…
Je suis détruit, aussi bien physiquement que moralement… A-t-il détruit mon système nerveux central ? Ou bien est-ce autre chose ?
Nous en savons peu sur le virus, les médecins que l’on a au quotidien également.

En tout cas je remercie, quoi qu’il arrive, ce médecin qui m’a suivi du début à la fin, avec beaucoup de compétences, de confiance, de respect et de bienveillance à mon égard.
Et je remercie aussi le personnel hospitalier qui m’a pris en charge aux urgences dans ce contexte actuel alors qu’ils sont exténués.
Merci à vous qui nous soignez au quotidien pour votre écoute, votre respect et votre professionnalisme. Merci aussi aux petits personnels que l’on oublie à l’hôpital (secrétaire, nettoyage et j’en oublie…)
J’aurais lutté pour retracer ma maladie…
La suite demain après l’IRM.

26 avril 2020
Thierry
Agent Médico Technique Hospitalier

Bonjour à toutes et tous !
Je voulais partager avec vous mon expérience de contamination au Covid 19.
Contaminé dans le service hospitalier où je travaille, j’ai heureusement pu être dépisté grâce à un test au sein de mon hôpital qui a confirmé la contamination.
Après, il m’a fallu 4 semaines pour retrouver la forme avec même 3 jours d’hospitalisation suite à une surinfection pulmonaire qui a nécessité un traitement antibiotique. Je vous avouerai que quand j’ai dû être hospitalisé, je n’étais pas très rassuré.
Ce qui m’a marqué le plus personnellement, c’est l’extrême fatigue dans laquelle on finit par se retrouver.
Je trouve que le plus difficile c’est l’attente avec tous les symptômes que l’on peut avoir. Moi j’ai eu la toux, la fièvre, la grande fatigue, la perte de goût et pour finir les problèmes dermatologiques.
J’ai déjà eu la grippe dans le passé mais franchement, ce n’était rien du tout par rapport à ces 4 semaines que j’ai vécues.
J’ai repris le travail mais je peux vous dire une chose : c’est qu’à l’hôpital nous ne sommes pas très optimistes sur ce qui va se passer dans le futur. La seule chose qui peut nous sauver, c’est l’existence d’un vaccin mais d’ici là nous n’aurons plus jamais la vie normale que nous avions avant. Mais pour ce virus, ce sera au minimum 18 mois avant de l’avoir.
Mon conseil à toutes et tous : respectez bien les gestes barrière et surtout, à chaque fois que vous vous trouvez dans un lieu avec du public, protégez-vous avec un masque barrière.
Je souhaite bon courage à tous les malades !!

27 avril 2020
Aurelien

Bonjour, voilà maintenant 1 mois et 10 jours que je suis malade. Tout a commencé le 16 mars, pris par un grand frisson au réveil, très  froid, et le nez congestionné. À partir de là, je ne pensais pas au Covid. Pour moi, c’était un rhume. Puis une semaine passe et là des bouffées de chaleur me prennent toutes les 30s, de 00h a 4h du matin. Je me dis que c’est le stress qui provoque ça. Le lendemain, toujours le nez bouché, puis frisson sur frisson. Et le lendemain, de nouvelles bouffées de chaleur, encore vers 00h jusqu’à 7h du matin. Là je me dis que le stress ne dure pas aussi longtemps. Avec ça, j’ai eu des éruptions cutanées pendant 1 semaine au pied et orteil. Lundi de la 3ème semaine, je suis resté allongé, fatigué et sans appétit. Puis je continue ma semaine en me disant que ça va passer. 4ème semaine, toujours nez bouché (j’ai utilisé du spay nasal, avis du médecin, huile essentielle mais rien). Ensuite la toux arrive, légère. Je me dis que c’est normal puis la toux se fait de plus en plus sentir… Sans être gênante. Avec ça, je dors 4h par nuit car l’insomnie commence à me prendre. 5ème semaine, la toux est moins présente mais se retrouve à être seche mais rare, et j’ai toujours ce nez qui est congestionné, et en plus j’ai une douleur à la colonne vertébrale, puis à la nuque et un peu dans les côtes. 6ème semaine, je suis bloqué de partout. Quand je tourne la tête, je sens des raideurs partout et des courbatures dans le dos… J’attaque ma 7ème semaine et je ne sais pas quand tout ça sera fini ni si c’est le Covid ou autre chose, mais je ne suis toujours pas guéri ni vraiment rassuré.
Bon courage à tous car être confiné c’est une chose, mais quand on est malade et que rien ne s’améliore sans être avec sa famille, ça devient très compliqué.

27 avril 2020
Odile
Valet chambre hotel

Bonjour,

Quand on a annoncé ce virus, ma vie s’est arrêtée : peur, panique, crise d’angoisse tous les jours, matin midi, soir, nuit. Plus j’essayais de contrôler, pire c’était. Je me suis rendue à plusieurs reprises chez mon médecin, cachets sur cachets. Rien n’y fait. La peur est toujours là. Ma vie d’avant ne sera plus jamais celle d’après. Je me suis déjà fixé de ne plus jamais sortir de chez moi, même une fois le virus fini. On peut dire que j’ai plongé dans une paranoria où je ne sortirais jamais. La peur est là et je n’arrive plus à rien contrôler. Comment je vais m’en sortir ? Je n’en sais trop rien. Je ne sais pas si des personnes vivent la même chose que moi, très certainement, mais pour ma part je n’en sortirai pas sans dommage. Je me suis renfermée sur moi-même en coupant la télé et tout ce qui ce passe dans le monde.

Rien, plus d’appétit, rien que d’essayer de manger me développe des crises, d’entendre la pub des gestes barrières me déclenche des crises. Et oui, malheureusement ma vie ne sera jamais comme avant.

26 avril 2020
Sandrine
Agent d'entretien en EHPAD

Au début, je prenais tout ça un peu à la légère. Je me disais, avec mon entourage, « cela fait peur mais faut pas non plus que cela en devienne une parano ». Après avoir entendu que les écoles allaient fermer, cette fois-ci ça devenait un peu plus inquiétant. Là où je travaille, en maison de retraite, la direction a pris la décision de fermer l’établissement aux familles pour limiter les risques et le confinement en chambre, sage décision. Il est vrai qu’il y a cette peur au ventre, chaque matin au réveil, d’aller travailler et de se dire de bien faire attention à tout. Les gestes barrière plusieurs fois dans la journée, pour soi, pour les résidents et surtout pour les personnes avec qui on habite… Pour ma part, je vis avec ma maman qui a des problèmes de santé donc encore plus d’appréhension. Deux personnes interviennent, chacune leur tour, le temps que je travaille donc des risques supplémentaires. Masque et gel hydroalcoolique sont bien sûr à leur disposition et toute une mise en place pour une désinfection régulière des mains, poignées, etc. Ça en est devenu presque un toc car à mon retour du travail, je redésinfecte, ainsi que télécommande, etc. Le Siad de mon village intervient également mais, du fait de leur métier, elles connaissent les règles d’hygiène (du moins j’espère lol).
Une fois sortie de mon travail, je respecte comme de nombreuses personnes le confinement. Je dis nombreuses et pas tout le monde car, non, toutes les personnes ne le respectent pas.
Avec attestation à l’appui, je vais chercher mes courses au drive, pharmacie et voilà. Comme beaucoup, la famille, les proches nous manquent mais c’est ainsi. Nous n’avons pas le choix. Moins il y a de contacts, plus le risque est moindre.
Mais qu’en sera-t-il à partir du 11 mai ? Plus la date approche, plus j’ai peur. Moi, je ferai toujours très attention et je pense qu’on gardera pour certains ces gestes barrière, la distance, etc.
Mais quand est-il des autres ? Les bises, poignées de main, etc. Les gens feront toujours aussi attention ? Vont-ils relâcher la pression, oublier ? Je pense que oui, pour un pourcentage de gens. Vu qu’aujourd’hui un nombre de personnes ne respecte déjà pas les consignes. Avec le nombre de morts en France et partout dans le monde, les cas très graves, ceux qui ont échappé de justesse et les autres, c’est un virus qui fait plus que peur. Donc oui, l’après me fait peur car le fait d’être confiné, nous sommes un peu comme dans un cocon : peu de contact, moins de risque. Mais après le confinement, tout le monde va se retrouver et là c’est quand même l’interrogation. Va-t-il y avoir une deuxième vague ? Sera-t-elle encore plus grave ? Énorme merci pour toutes les personnes qui ont donné du 100 % aux malades, tous métiers confondus, et toutes les personnes qui ont travaillé de près ou de loin dans des conditions pas forcément bien pendant et après cette période de Coronavirus. Prenons soin des uns et des autres, en continuant les gestes barrière et le reste.

26 avril 2020

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