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Tous vos témoignages

Leïa
Aesh

J’ai de plus en plus peur. Je suis aesh, j’ai un enfant de 4 ans et demi et mon conjoint travaille en milieu hospitalier. Depuis le 13 mars, je suis sortie une fois pour essayer d’aller faire quelques courses. Ça a été l’horreur… Je suis spasmophile depuis de nombreuses années. Le samedi avant le confinement, je suis passée en pharmacie pour avoir quelques cachets pour calmer mon anxiété qui était revenue. La pharmacienne m’a dit d’aller voir le médecin si ça n’allait pas mieux. J’ai pris ce qu’elle m’avait proposé en phytothérapie… Ça m’a fait du bien, calmé mes palpitations quotidiennes de stress… Aujourd’hui, j’en suis à la deuxième boîte donc pratiquement 2 mois et je sens que je ne gère plus… Je dois reprendre le travail le 11 mai visiblement et mon fils le 25 … Déjà là, ça me pose problème… Ensuite, j’ai peur d’y retourner, d’attraper le virus. Je ne vois pas comment l’on peut être secure en milieu scolaire… Je n’arrive plus à me projeter… Je n’ai plus envie de rien, je me sens tellement mal… Je n’ose pas voir le médecin de peur qu’il ne comprenne pas… Je ne pense pas retourner au travail, je vais faire des crises d’angoisse et je n’ai pas envie d’être une charge à ce moment-là. Il y a plus important. Je suis perdue et parfois contradictoire, par moment je m’en fiche, je n’y crois pas, c’est un rêve… Puis je reviens à la réalité… C’est vraiment une sensation bizarre… Au début, je pensais ne pas supporter le confinement et aujourd’hui j’ai extrêmement peur de sortir…
J’ai la chance de ne pas avoir encore attrapé le virus, ni mon fils ni mon conjoint… On s’éloigne depuis ce confinement, peur qu’il soit malade, qu’il ramène le virus à la maison… C’est triste…
J’ai le cerveau qui pense à 1000 à l’heure… Du mal à dormir le soir… Réveil tôt…
Je m’accroche à certaines choses, désormais je ne sais plus… Je n’arrive pas à voir loin dans les prochains mois…
Bon courage à tous

28 avril 2020
Léa

Je témoigne mais je m’estime chanceuse de, pour le moment, ne pas avoir déclaré de symptômes. Je vis la peur au ventre depuis début mars, j’ai perdu ma maman en décembre (pas du Covid) et aujourd’hui, à part mon conjoint, je n’ai plus personne.
J’ai développé un sur-attachement et une sur-protection envers lui depuis le début du décès.
Je me lève toutes les nuits pour vérifier sa respiration, son pouls.
Aujourd’hui, j’ai la peur au ventre à chaque fois que je me couche. Peur que le lendemain je sois malade.
Soulagée le matin quand je me lève mais c’est une torture psychologique de vivre comme ça.
Ce qui m’angoisse le plus, c’est d’être séparée de mon conjoint à l’hôpital ou dans ces fameux hôtels. Je ne pourrais jamais supporter un éloignement. Toute ma famille est déjà décédée à part ma sœur, qui est une personne grandement à risque que je ne peux pas approcher.
Je vis dans la peur, je désinfecte tout etc. Mais cela sera-t-il suffisant ? Je me bats pour avoir des masques car même si je ne sors pas, mon conjoint lui sort 2/3 fois par semaine en soldat pour nous, et l’envoyer au front sans masque me fait peur. Nous sommes chez son papa de 65 ans et j’ai la trouille toute la journée. Je suis en dépression. Lorsque c’est trop insupportable, j’avale un lexomil mais c’est vraiment très difficile ce contexte, après un décès aussi difficile.
Je peux juste conseiller aux personnes de faire les gestes barrière au moins pour vous-mêmes, vos proches et les autres.
Je suis chanceuse de ne pas être dans la situation de certains témoignages mais je me dis la roulette russe du virus va certainement nous tomber dessus. Pourquoi serions-nous plus forts que d’autres ? J’ai arrêté de fumer immédiatement en passant par la e-cigarette. Je me dis que ça pourra peut-être m’aider à combattre mais quand je vois vos combats et ma très faible endurance psychologique, je me demande comment cela va finir. Je vis la peur au ventre, et je suis méchante et agressive tous les jours. Bon courage aux malades et aux anxieux.

28 avril 2020
Angélique

J’ai peur. Peur de cette horrible maladie, peur de cette chose trop petite pour être vue mais qui a déjà pris tant de vies.
J’ai peur pour moi, mais aussi pour mes proches. J’ai peur de l’attraper, peur d’être terrassée, d’autant que j’ai déjà les poumons fragiles. J’ai eu très peur quand on m’a envoyée faire le test de dépistage (heureusement, il était négatif). Chaque partie de moi est touchée par cette angoisse, et par les effets du confinement. Mon état psychologique a sérieusement empiré. J’ai envie de sortir, de prendre l’air hors des 4 murs de ma maison et de mon jardin. Mais pour ça, il faut signer un papier. Je me sens surveillée, épiée, observée. Alors je reste à la maison, je m’occupe tant bien que mal en cousant des tas de masques pour mes proches, en jouant en ligne, en regardant la télé. J’en oublie mes cours, que je devrais suivre pour finir l’année universitaire. J’ai peur, et ça me déprime.
Comme beaucoup, j’ai commencé à tenir un journal, pour ne pas oublier cette crise, et pour me soulager des pensées qui tournent en rond dans ma tête. Moi qui aimais tant me faire chouchouter, voilà plus d’un mois que je n’ai pas pu voir de coiffeur ou de manucure. C’est long, 42 jours. Et il en reste encore un certain nombre à tenir. Je tiens mon journal, quand j’y pense, quand j’en ai besoin.
Je ne suis pas seule chez moi dans ce confinement, mais c’est dur de n’être jamais seul, surtout pour moi qui aime la solitude et le calme.
Il ne faut jamais oublier ce qui se sera produit en 2020, et surtout penser à tirer les leçons qui s’imposeront.

28 avril 2020
Laura

Bonjour,

Je laisse à mon tour mon témoignage avec mes symptômes car je doutais moi-même de leur lien avec le COVID mais en vous lisant tous, je comprends que c’est bel et bien ce virus qui passe dans tout le corps.
J’ai 30 ans, je suis sportive et sans pathologie particulière.
Mes premiers symptômes ont débuté il y a 5 semaines : légère fièvre, maux de tête, frisson, mal à la gorge de type angine, diarrhée et une mycose.
La fièvre a seulement duré quelques heures, la diarrhée quelques jours puis je vais mieux. Puis arrive ensuite la toux, 15 jours à dormir assise, des gènes respiratoires, puis 4 jours d’intense migraines (et pourtant j’ai l’habitude) mais celles-ci ne partent pas avec un traitement migraineux habituel.
J’ai également eu des sensations de brûlures sous le talon, la nuit seulement, pendant une semaine. Et depuis, je me réveille chaque nuit les jambes ou le bras engourdi, parfois je ne sens plus mon pied et je ne peux plus le bouger, parfois les fourmillements se poursuivent en journée. Je n’ai même pas osé en parler au médecin parce que j’avais peur de « dramatiser » mais en vous lisant je comprends que c’est bien ce virus.
La fatigue a duré presque 4 semaines, tous les jours à 16h j’avais la sensation qu’il était très tard, j’avais besoin de me reposer, je dormais 10h par nuit.
À ce jour, je sens encore parfois une pointe sur la poitrine. Je sais que je ne suis pas encore dans mon état de santé normal et ça me pèse.
Ce qui pèse le plus, c’est l’angoisse que ce virus a amené dans ma vie. Je n’ai jamais ressenti ça avant. Même avec ces symptômes, vous ne passez aucun examen, on vous demande juste de rester chez vous au cas où votre cas s’aggrave. Alors on a peur, on reste seul et on attend. C’est ça la vérité.
Pour moi, le gros problème est de parler uniquement des cas graves mais de nous laisser de côté, nous les cas « modérés », parce qu’on ne va pas mourir mais est-ce qu’on va avoir des séquelles ? Est-ce qu’on n’aurait pas droit à un suivi hebdo par exemple avec un médecin, pour s’assurer que nous allons guérir convenablement ?

28 avril 2020
Kevin
Fonctionnaire

26 mars, retour du travail en pleine forme.
Fin de soirée habituelle avec ma compagne et voilà le moment d’aller se coucher. 10 marches à monter et voilà les 1ers essoufflements.
Malgré le changement de position dans le lit, rien n’y fait. Ce foutu essouflement s’installe progressivement. La sensation que quelque chose ne va pas.
Le lendemain, téléconférence avec le doc. Pour lui, ça ne fait aucun doute que je suis atteint du Covid.
Nous sommes le 27 avril et toujours pas d’amélioration.
Essoufflement, courbatures, crachat ensanglanté, douleur thoracique, fourmillement dans tous les membres, étourdissements, diarrhées, nausées. Tout y passe. J’ai dû encore consulter car même la nuit je ne suis plus tranquille.
Rien à l’auscultation mais à confirmer avec le scanner et prise de sang.
Même si je n’ai que des symptômes dit « bénins », je sens que le Covid a bien foutu la merde en moi.
J’ai 30 ans, en pleine forme et père de 2 enfants, j’en suis à me demander chaque jour si demain mon corps ne va pas me lâcher.
J’en suis à me demander si je vais revoir mes enfants que je n’ai pu voir depuis 2 mois.
Saloperie de Covid.

27 avril 2020
Sarah
Étudiante

Tout a commencé le 18 mars. Alors que je révisais mes cours sur mon ordinateur, je me suis tout d’un coup sentie fatiguée. Des maux de têtes sont également apparus. Je me suis dit que j’avais sûrement passé trop de temps sur mon ordinateur et suis partie faire une petite sieste… Une petite sieste qui a tout de même duré plus de 3 heures… Le lendemain, la fatigue et les maux de têtes étaient toujours aussi présents. À cela s’était ajoutées de grosses courbatures au dos. J’ai commencé à trouver cela étrange. Les jours qui ont suivi de nouveaux symptômes sont apparus : légère toux, nez bouché en continu, yeux qui piquent, douleur thoracique et au niveau des reins (sensation de coup de poing) et essoufflement dès que je montais les escaliers de chez moi. Si la plupart du temps ces symptômes ne m’empêchaient pas de continuer à travailler, il y avait tout de même des moments de « crises » : des moments où les douleurs thoraciques étaient importantes, des moments où mon dos me faisait très mal. Je ne savais d’ailleurs plus quelle position adopter. C’était par phases. Au bout d’une semaine, les symptômes ont disparu bien que j’aie continué à avoir le nez bouché. J’étais contente et me pensais vraiment guérie. Après 5 jours sans avoir mal, les symptômes sont réapparus et ont de nouveau perduré près d’une semaine. Pour moi c’était impossible d’avoir le Coronavirus. Je ne toussais pas beaucoup mais surtout je n’avais pas de fièvre. J’avais lu et entendu aux informations que la toux et la fièvre étaient pourtant les principaux symptômes de la maladie. Or moi, j’avais surtout le nez bouché et un grand mal de dos. J’ai donc décidé d’appeler mon médecin qui m’a expliqué que les symptômes du Coronavirus pouvaient varier d’un individu à un autre et que j’en étais très certainement atteinte. Les semaines qui ont suivi se sont toutes ressemblées. Il y avait des hauts, des moments où j’avais l’impression de ne plus être fatiguée, de ne plus avoir mal… et des bas. Nous sommes aujourd’hui le 27 avril et, après une petite semaine sans symptôme, mon mal de dos et les douleurs aux reins ont recommencé, mon nez est toujours bouché… Je suis heureusement beaucoup moins essoufflée qu’au début.
Si je m’estime chanceuse d’avoir développé une forme seulement minime de la maladie, je me demande tout de même quand est-ce que je vais enfin guérir.

27 avril 2020

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