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Tous vos témoignages

Nadege
Gestionnaire de Moyens / Responsable logistique

11 mars, mon employeur me fait appeler le 15. D’un seul coup, tous les symptômes d’une grippe, donc pas trop alarmant.
On m’a renvoyée chez moi seule avec une boîte de masques.
Le 13, je me sentais très fatiguée avec mal de tête (mal de crâne comme dirait mon fils de 11 ans qui l’a eu 3 jours).
Le 15, mal de crâne installé. Tu prends du paracétamol mais il ne bouge plus, il reste, il fait partie de ta vie car tu vas t’apercevoir qu’il est plutôt sympa !
Le 16, des courbatures mouvantes. Je sais, cela peut paraître bizarre mais j’ai eu cette sensation que l’on me passait un scanner… D’abord nuque, dos, bras, torse, jambes, pieds (là tu penses qu’il va sortir par les orteils, mais non il recommence).
Suite des événements, toujours cette fatigue plombante. Mais, surprise, tu as mal à la poitrine comme si une voiture t’avait roulé dessus avec un gros surplus de brûlures dans le dos. Tout est en feu, tu ne comprends pas.
Tu n’oses plus respirer, tu souffres énormément, de toutes petites respirations te permettent de survivre.
5 jours à t’endormir et te réveiller en sueur car tu fais le cauchemar incessant : je me noie !!! Donc tu te réveilles car, d’après les médecins, c’est ton subconscient qui te sauve.
(J’ai été suivie par trois médecins à mon domicile).
28 mars, un peu moins mal à la poitrine, mais tu fais 10 mètres et tu vas te coucher.
15 Avril, je suis toujours extrêmement fatiguée avec une tension à 15.8 et un coeur qui s’emballe… Donc du repos.
J’ai pensé remonter la pente quand j’ai eu mon bilan sanguin, qui était à peu près convenable malgré mes défenses immunitaires qui sont plus que faibles.
J’ai demandé aux médecins comment ça allait se passer, si j’étais immunisée…
Leur réponse : on ne sait pas, s’il mute vous êtes en première ligne.
Chouette ! Rassurant.
Aujourd’hui, nous sommes le 21 mai 2020.
Lundi, j’ai eu ma visite de contrôle car toujours cette douleur thoracique qui revient de plus en plus souvent, et ce mal au coeur très intense par moment.
Je suis ressortie avec des Beta-bloquant, une sérologie Covid-19. Résultats demain.
Je croise les doigts pour qu’il ne soit plus là, mais mon coeur se bat encore contre quelqu’un…
Je n’en peux plus, je veux retrouver ma vie d’avant ! Même si je sais que je suis « chanceuse » par rapport aux autres d’être encore en vie.
Prenez soin de vous, faites attention.

21 mai 2020
Sophie

J’ai été mise en arrêt par mon médecin le 24 mars. Cela faisait 10 jours que je traînais une pseudo fièvre (entre 37,8 et 38,1), que j’avais le nez qui coulait légèrement et des maux de tête. À cette époque, les pollens étaient très présents, bien plus que d’habitude et comme je suis asthmatique et allergique aux pollens, j’ai tout mis sur le compte de l’allergie saisonnière. Au bout d’une semaine, j’ai commencé à tousser et à être essoufflée (toujours l’asthme pour moi). Et comme l’asthme ne faisait pas partie des maladies à risque jusque-là, je n’ai pas appelé le médecin. Le mardi 24, j’apprends que l’asthme devient à risque et j’appelle mon médecin qui me met en arrêt. Le lendemain, je suis dehors avec mon fils et une quinte de toux me prend, impossible de m’arrêter. La ventoline que mon fils me donne n’y change rien. Mon mari m’aide à rentrer, je m’allonge. Il appelle le 15 et je pars aux urgences. Scanner normal, CRP inexistante, température à 37,3… Mais une tension à 17,8 et une toux caractéristique, celle de la coqueluche. Le médecin m’explique qu’au vu de mes examens, il ne peut pas me dire Covid, mais que ma toux le fait dire que oui. J’en suis à J68 et je n’ai toujours pas retrouvé mon souffle. J’ai repris le travail pour essayer d’aller mieux en me changeant les idées mais je vois bien que les gens sont sceptiques. Ils ne me croient pas. On a tellement martelé que  » le Covid disparaît généralement en quelques jours avec du repos » que je passe au mieux pour une hypocondriaque, au pire pour une affabulatrice. Pourtant les symptômes sont là : douleurs excessives dans la poitrine et les poumons, maux de tête qui reviennent en force, brûlures dans la poitrine, toux qui revient, froid dans le corps alors qu’il fait 30 degrés… Je sais que j’ai été et suis toujours Covid, j’ai perdu le goût, l’odorat, et la quasi totalité des symptômes était là : vertiges et grosse fatigue compris. Mais je suis démunie face au manque d’informations sur nos cas, nous les J60 et plus… La maladie est sournoise parce qu’elle revient quand on pense aller un peu mieux, et elle nous laisse épuisés et éprouvés.
Bon courage à tous ceux qui affrontent ou ont affronté le Covid, directement ou par personne interposée et qui doivent lutter chaque jour.

21 mai 2020
Hélène
AESH

#J64. Le lendemain du confinement, je me lève à 6H, comme d’habitude, avec un petit écoulement nasal, une petite toux grasse depuis quelques jours, rien d’inquiétant. Je traîne un peu la patte. Mais bon… Je déjeune et d’un coup, je ne tiens plus debout, mes jambes se dérobent, des frissons, je me recouche. Ceci plus ou moins pendant 2 jours avec diarrhées, nausées, maux de tête, courbatures mais pas de fièvre. Je vais finalement voir mon médecin qui diagnostique une suspicion de Covid. Doliprane et du repos avec un·e infirmier·e à domicile 3 fois par semaine… Il m’annonce que le pic est à 14 jours et que cela dure 20 jours. Je rentre chez moi, j’attends donc le jour fatidique (le 14e) en espérant aller mieux après. Aucune amélioration. Au contraire, la fréquence respiratoire s’envole, je suis essoufflée même au repos, je m’étouffe dès que je suis allongée, toujours sans fièvre. Épuisée est un mot faible. Cette fatigue, je ne l’ai jamais connue. 22e jour (9 avril) : fréquence respiratoire normale, moins fatiguée… Je revis, le médecin est content, les visites infirmier·es s’arrêtent ! 30e jour, la catastrophe : je m’étouffe, la respiration s’affole, diarrhées, nausées, maux de tête, douleurs dans les poumons, douleurs musculaires surtout dans les jambes. Je retourne chez le médecin : infirmier·es au quotidien pour surveiller, batterie d’examens qui ne montrent rien (angioscanner, prise de sang, pneumologue, etc.). Les spécialistes ne me prennent pas au sérieux, la question leitmotiv revient : « êtes-vous angoissée ? ». Non. « Bon, ce n’est pas grave, vous avez une respiration courte, ça arrive ». Mais je n’étais pas comme cela avant… Et je suis si fatiguée ! Seul mon médecin m’accompagne, cherche, se pose des questions et surtout… Il me croit ! J’en suis au #64e jour, et c’est toujours pareil : j’alterne les jours d’épuisement avec respiration rapide avec des jours d’ultra épuisement avec essoufflement, diarrhées, maux de tête, douleurs aux poumons… Mais tous les soirs, je m’étouffe. Heureusement, la ventoline m’aide un peu… Je ne sais plus marcher tellement j’ai mal dans les jambes. J’ai des trous de mémoire, je passerais bien ma vie allongée… Le moral pourtant est là, sauf quand j’entends des âneries à ce sujet ! Des personnes qui donnent leur avis sans savoir, des suppositions, des conseils pour ma guérison… Je n’en peux plus ! Je ne supporte plus qu’on ne prenne pas en considération mes symptômes… Cette maladie est nouvelle, hallucinante. Pour combien de temps ? Combien de temps encore à se traîner, à s’étouffer, à mal respirer ? Combien de temps avec ces douleurs ? J’ai eu la chance de ne jamais avoir été hospitalisée… Et lorsque je vois ce que provoque le déconfinement, les personnes sans masques, celles qui ne respectent pas les gestes barrières, l’ouverture de l’École, je me dis que le monde est inconscient. Combien de temps devrais-je vivre avant de retrouver la santé ? Mon médecin se demande : 6 mois, 8 mois… Seul·es nous, les pionnier·es du Covid, pourrons le dire…

21 mai 2020
Céline
Infirmière libérale

Tout a démarré il y a plus de deux mois maintenant… Grosses migraines, puis toux, légère fièvre (37,7-38) et est très vite apparu un essoufflement. Le cauchemar a alors débuté, avec cette angoisse immense, étant au cœur de l’épicentre, et en tant qu’infirmière, connaissant les sordides détails de ce qu’il se passait dans les hôpitaux chez nous… J’ai de la chance, je peux surveiller ma saturation, ma tension, et mon conjoint est aussi infirmier. Entre le 7eme et le 14eme jour, période où l’aggravation peut survenir, ça a été juste l’horreur. J’étais très essoufflée à l’effort, et surtout très angoissée, ma mère n’était pas bien, ma soeur non plus.
Heureusement aucune d’entre nous ne s’est aggravée ! Super, nous avons passé le cap, nous sommes guéries (les spots publicitaires le disent bien des milliers de fois par jour, la maladie guérit en quelques jours !). Et bien, ça ne s’est pas passé comme ça pour ma mère et moi. Les symptômes ont commencé à durer : febricule, grosse fatigue, essoufflement, puis est apparue cette oppression thoracique… Mes proches sont adorables, ils prennent de mes nouvelles, mais à chaque fois j’ai droit à : « c’est pas normal que ce soit si long, tu dois avoir autre chose » ou « t’es sûre que c’est pas de l’angoisse ? »… Je ne leur en veux pas, personne n’en parle, et puis peut-être qu’ils ont raison ? Je dois trop m’écouter, c’est psychologique… Les médecins vous font comprendre la même chose, la solitude commence à peser !! Et enfin, j’ai découvert ces groupes d’entraide sur les réseaux sociaux, ils ont été comme une bouée de sauvetage pour moi, je ne suis pas la seule !!! Je ne suis pas folle ! Aujourd’hui J66, petite nouveauté depuis quelques jours, des fourmillements dans les pieds, les jambes et les mains, accompagnés d’une faiblesse musculaire très bizarre… La fatigue est toujours présente et ce poids qui me serre la poitrine m’embête encore… Le plus difficile est de ne pas savoir, est-ce que ce sont des séquelles réversibles ou non ? Encore l’action du virus ? Combien de temps cela va-t-il encore durer ? Quand est-ce que les médecins vont enfin se soucier de nous ? Quand est-ce qu’on va enfin parler des formes longues du Covid ?

21 mai 2020
Sandrine
Cadre de santé

J’ai été diagnostiquée Covid-19 le 21 mars. Début des symptômes 2 jours avant par un mal de gorge inoffensif, sans fièvre… Puis tout d’un coup, le vendredi soir 20h au retour du travail, apparition d’une fièvre brutale à 39 et fatigue intense… Tant que je suis partie directement au lit. Test le lendemain positif. J’ai ensuite passé 15 jours à 3 semaines dans mon lit, épuisée, des douleurs thoraciques intenses voire insupportables, la toux incessante qui arrache les poumons, un mal de tête horrible et constant, plus de goût ni d’odorat, l’oppression tellement forte dans la poitrine et des brûlures pulmonaires si importantes qu’il est impossible de parler, de manger et que chaque respiration est un supplice… Il faut quand même boire… Et répondre aux personnes de mon entourage, inquiètes mais c’est si difficile… Je compte les jours en espérant que 14 jours suffiront à éteindre le feu dans mes poumons… Mais un soir, devant les douleurs et la toux qui s’accentue, j’accepte que mon mari appelle le 15… C’est tellement angoissant… On entend parler que des morts… Alors faire sa valise devant ses enfants fait très peur, mais il vaut mieux y aller. Je sens que cette nuit pourrait être la pire… Je ne parviens plus à trouver mon souffle et je ne veux pas que mon mari et mes enfants s’inquiètent davantage. Je passe une nuit aux urgences à chercher ma respiration, à tousser comme jamais… Mais mes poumons tiennent le coup, pas besoin d’oxygène. Je sors le lendemain car je suis « jeune et que je n’habite pas loin… », avec une ordonnance pour du Paracetamol. « Vous avez passé le pire madame, plus qu’un jour ou deux de repos ! »… Cela fait 61 jours… Et après une amélioration, je pense que c’est fini mais une première rechute avec réactivation des douleurs thoraciques au moindre effort qui se limite à prendre une douche… Je peux aujourd’hui marcher 500 mètres sans souffler ! Mais je donne le change, je suis enfin debout après 3 semaines au lit, je peux parler… Mais pas trop longtemps, sous peine de plusieurs heures de fatigue intense derrière… Et je ne raconte même pas si je reçois plusieurs appels… Et puis nouvelle amélioration de quelques jours et les symptômes ont repris… Pseudo allergie avec conjonctivite, nez bouché, les difficultés à respirer, les douleurs thoraciques, l’angoisse nocturne avec une sensation de pesanteur dans la poitrine et la toux qui revient, apparition de nouveaux symptômes neurologiques avec froid dans tout le corps mais le visage et les pieds en feu… Je ne comprends pas… Je me sens comme une girouette… Un jour ça va, le lendemain je suis épuisée et j’ai si mal… J’ai l’impression de trainer en longueur… Je ne sais même plus quoi dire à mon médecin… Mon discours peut changer de jour en jour… Je ne veux pas me plaindre car j’ai la chance d’être en vie, de ne pas être passée par la réanimation mais il faut que chacun sache… La maladie fait des dégâts même chez des personnes jeunes en bonne santé. Tout le monde peut être touché et nous ne connaissons pas l’évolution de la maladie. Ces symptômes qui persistent sont-ils des symptômes ou vont-ils devenir des séquelles ? Combien de temps vont-ils m’empêcher de mener une vie normale ? De revoir mes proches ? De travailler ? Vont-ils s’éteindre un jour…? Vais-je devoir apprendre à vivre avec ? J’ai une maladie chronique intestinale, le Covid m’empêche de faire mes traitements immunosuppresseurs. La maladie n’est plus contrôlée et les symptômes de celle-ci se font sentir… Combien de temps vais-je devoir les supporter avant de pouvoir reprendre un traitement…? Toutes ces questions sont aujourd’hui sans réponse… Mais il faut en parler, il faut que chacun se rende compte à quel point il est important de se protéger et protéger ses proches, ce n’est pas un rhume sans conséquences… Le virus, même parti, laisse des traces dans notre chair, nos muscles et chaque recoin de notre organisme… Alors n’oublions pas, pour toutes les personnes qui ont perdu un proche, pour tous les accompagnants qui soutiennent leurs proches malades, pour les soignants dans les hôpitaux mais aussi pour tous les personnels des EHPAD qui accompagnent sans relâche nos aînés, pour toutes les personnes qui gardent le souvenir du virus gravé dans leur chair,leur âme… N’oublions pas et prenons soin de nous.

20 mai 2020
Sandra
Aide soignante

Bonjour,
Les premiers symptômes se sont fait ressentir le 21 mars.
Pas de toux et juste un léger fébricule (37.8 Max).
Mais des vertiges d’une violence inouïe et une fatigue inexplicable.
Une brûlure dans les bronches également et beaucoup de difficultés à m’alimenter, certainement liées à l’essoufflement.
Je suis à J+61 des premiers symptômes et j’ai été reçue par les urgences en décompensation asthmatique. J’étais essoufflée et incapable de reprendre mon souffle vers fin avril.
Après 2 scanners thoraciques revenus normaux et une gazométrie artérielle légèrement modifiée, les urgentistes me laissent partir dans un état lamentable chez moi avec une ordonnance de Xanax !!
Rien d’autre !!
L’essoufflement était de plus en plus important j’ai donc consulté en urgence mon médecin traitant qui m’a orientée vers un pneumologue qui, lui, a décelé la décompensation asthmatique post Covid.
Je suis donc sous traitement par nébuliseur (aérosol) 3 fois par jour avec de la Terbutaline et de l’Ipratropium ainsi que de l’Inovair et du Singulair.
L’essoufflement au repos est atténué par le traitement mais je reste extrêmement fatiguée, le moindre effort est un obstacle insurmontable.
Des sensations de chaleur au visage et des douleurs musculaires aux cuisses.
Je suis épuisée moralement et physiquement.
Le plus dur étant d’être soignée comme des gens hypocondriaques et d’être soulagée pour un essoufflement aigüe avec du Xanax !!
Mes globules blancs sont anormalement élevés et j’ai un taux de CRP élevé également, même à j+61.

20 mai 2020

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