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Tous vos témoignages

Sylvie
Agent d entretien des locaux

Positive au covid le 9 février. J’ai contaminé mon conjoint et ma fille. Hâte de retrouver la forme et de pouvoir sortir.
J’espère ne pas avoir de séquelles.

16 février 2021
Laure

Je suis une infirmière de 33ans. Durant la première vague, j’ai été contaminée début avril 2020, après près d’une dizaine de tests négatifs (sérologie, pcr, antigénique), j’ai subi une opération. Quelques jours après celle-ci, j’ai fait une détresse respiratoire qui m’a conduite aux urgences début juin. Seul mon scanner pulmonaire s’est avéré positif avec 10% de lésions. Depuis, j’ai de multiples symptômes : douleurs thoraciques, céphalées, asthénie, fièvre, perte d’équilibre, lombalgies atroces, courbatures, sensation de malaise, vertiges, troubles de la mémoire, douleurs gastriques… On m’a diagnostiqué un asthme (mes EFR montraient 22% de perte de capacité pulmonaire puis c’est descendu à 12%) ainsi qu’une neuropathie périphérique sensitive après un EMG. J’avais enfin reçu une explication quant à mes souffrances et me reconstruisais petit à petit (j’étais très sportive), et voilà que la semaine dernière (février 2021), je recommence à faire des symptômes (courbatures, fatigue, fièvre, toux, perte de voix). Je n’y croyais pas et pourtant j’ai été recontaminée une seconde fois par le variant sud-africain.
J’ai l’impression que mon corps a pris 20 ans d’âge et cela va être extrêmement difficile de pouvoir récupérer mon état physique d’avant, voire impossible. De plus, ma maladie professionnelle n’a pas été reconnue par la sécurité sociale alors que j’ai bien été contaminée la première fois durant mon exercice professionnel. Aujourd’hui, je mène 2 combats : celui de ma maladie et contre l’administration française avec bientôt mon dossier de maladie pro qui passera au tribunal. Courage à vous tous, faites attention à vous et à votre entourage. La santé est ce que vous avez de plus précieux et cela n’a pas de prix.

15 février 2021
Myriam
secrétaire

En février 2020, le virus arrivait. On entendait parler pour la première fois des gestes barrière. J’ai essayé de les appliquer au travail, j’étais bien la seule. Je suis devenue la parano de service, le mouton noir. Les écoles ont fermé 15 jours plus tard. Du coup je suis restée chez moi, le petit ne peut pas se garder tout seul, il est trop jeune. Je suis passée pour une profiteuse. Pour comble de malheur, je fais partie des personnes vulnérables. J’ai rembauché sur site, entre les deux vagues, durant l’été, dans des conditions improbables. Je portais le masque, pour protéger les autres – j’étais bien la seule. Et j’étais à nouveau la folle de service. Il n’y avait que 30 000 morts, selon mes collègues pas de quoi fouetter un chat. Et puis le virus est revenu, et à nouveau, j’ai dû me cloîtrer chez moi. Certificat d’isolement. Et je suis passée à nouveau pour une profiteuse, et même pour une menteuse – il y a des « médecins complaisants » paraît-il. Les écoles n’ont pas fermé pour autant. En septembre, les enfants n’attrapaient pas le covid. Et si toutefois ils l’attrapaient, ce n’était pas à l’école, et ils n’étaient pas « transmetteurs ». A Noël, 60 000 morts, mais surtout ne changeons rien. Ailleurs, on ferme les écoles. Pas en France. En février 2021, doucement, le discours change. Les enfants l’attrapent, ça ne les rend pas malades, mais ils peuvent contaminer également papa et maman. La faute aux variants ? On a franchi le seuil des 80 000 morts, et c’est loin d’être terminé. Mais l’école reste ouverte et obligatoire. Alors je suis chez moi, en télétravail, au grand dam de ma hiérarchie, de mes collègues. Mais mon enfant est à l’école, d’où il peut à tout moment me ramener le fameux virus auquel je suis vulnérable.
Pour couronner le tout, on nous conseille le vaccin. Mais il n’y en a pas pour tout le monde. On nous dit que le télétravail doit être la règle, partout où c’est possible ; en entreprise, le distanciel est mal perçu. Personne vulnérable, je dois me protéger, rester chez moi, mais je dois mettre mon enfant à l’école, c’est obligatoire. Alors il est obligatoire de me mettre en danger. Tout cela n’a aucun sens, et surtout, tout cela me place dans une situation impossible.

15 février 2021
Francoise
Retraité

Sur mon précédent message, j’expliquais tous les symptômes du Covid et j’ai oublié de dire qu’il m’a apporté du diabète alors que 3 mois auparavant je n’en avais pas. J’ai eu une prise de sang pour le confirmer alors que je pesais à ce moment là 55 kgs. Depuis j’ai perdu 8 kgs. Aussi manque d’attention, troubles de la mémoire… Voilà.

9 février 2021
Francoise
Retraité

J’ai eu le Covid en mars 2020 avec symptômes ORL, bronchite, avec poumons infectés, trachéite, nez, les yeux, perte de l’odorat et goût. Ca m’a duré 2 mois et demi avec essoufflement, très grande fatigue, inflammation du thorax et des yeux. Au bout de 2 mois et demi, un scanner a été fait avec du verre dépoli dans mes bronches d’où on confirme traces du Covid. J’ai été suivie par mon médecin et plateforme qui m’appelait tous les jours car j’étouffais mais je n’avais pas de fièvre. Et depuis mai-juin, je retoussais, raclais et les yeux enflammés. J’ai encore eu un traitement que pour les yeux. En octobre, ça recommence traitement sous cortisone + diverses gouttes pour mes yeux. Fin décembre ça ne va pas mieux, un autre traitement et là ma toux persiste avec un peu de glaires. En janvier, traitement antibiotiques + ventoline car j’étouffais un peu aussi. J’ai toujours eu une inflammation thoracique et des yeux. Du coup mon médecin m’a fait une lettre pour voir un pneumologue, bientôt rdv. Pour dire que l’on ne s’en sort pas toujours : essoufflée, très fatiguée au moindre effort, mes inflammations ça devient vraiment pénible, et personne ne sait rien sur cette maladie avec ses effets secondaires. Je continue les traitements. Et j’aimerais bien me faire vacciner mais quand ? N’y a-t-il pas de risque ? 1 an déjà j’en ai vraiment marre d’être malade et va-t-on guérir un jour ? Voilà mon témoignage si l’on peut m’en dire plus ça serait très bien. Courage aux autres personnes du Covid.

9 février 2021
Fanny dufour
étudiant

À l’heure où j’écris ce témoignage, nous sommes le 2 février 2021, et la France n’est pas loin d’être reconfinée pour la 3ème fois.
Je m’appelle Fanny, et je suis étudiante en 3ème année, dans une école de jeu vidéo dans le nord de la France. Pour moi, tout a commencé en février, il y a un an environ donc. J’avais entendu parlé du virus dans les médias, mais je ne m’y suis pas vraiment intéressée plus que ça. En fait, ça ne me faisait ni chaud ni froid. J’ai quelques amis qui avaient passé leurs vacances de février en Italie et qui ont donc dû rester confinés, parce que l’épidémie avait déjà atteint ce pays. Mais vers milieu février, le gouvernement a annoncé qu’il y allait probablement avoir un confinement. A l’époque, je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire. Et j’étais excitée à l’idée d’être confinée : c’était quelque chose de nouveau, il y avait quelque chose de dangereux, un peu mystérieux… Mais bon, en réalité, je ne me souviens plus quel jour, mais je crois que c’était un vendredi, l’annonce est tombée : le confinement commençait le lundi. En réalité, ça a été un coup au moral. Je me souviens avoir pleuré au téléphone avec ma mère, parce qu’il fallait que je retourne dans le sud et que l’on se dépêche de prendre un billet. L’annonce a été rude parce que je ne m’y attendais pas. Avant, je me sentais intouchable. Quand on parlait de ce confinement, c’était pour moi une espèce de fantasme au loin. Donc pendant le premier confinement, je suis rentrée sur Marseille voir mes parents. L’ambiance n’était pas mauvaise en général, tout le monde prenait sur soi à la maison, on était 6. Il y avait parfois de grosses disputes qui éclataient entre le cadet et mon père, mais on a mis tout ça sur le compte de l’adolescence et puis ça arrivait régulièrement avant à la maison apparemment. Je me souviens que ma mère faisait tout ce qu’elle pouvait pour que tout le monde garde le moral : elle qui ne cuisine pas beaucoup nous a cuisiné tous les jours des goûters pendant le confinement (et j’avoue que ça a aidé !)
Comme nous étions 3 étudiants, 1 père qui travaillait à distance, et 1 lycéen, nous avions mis en place un règlement : tout le monde devait prévenir en cas de réunion pour ne pas être dérangé, et chacun était dans sa chambre la plupart du temps, mais on se retrouvait pour manger ensemble. Finalement, le 1er confinement s’est bien passé pour moi, malgré un coup au moral lorsque je trainais sur twitter, et que je lisais des témoignages de personnes dont les proches étaient touchés. Je me souviens que nous applaudissions tous les soirs à 20h, et qu’il y avait beaucoup de théories du complot par rapport aux masques etc. Ce qui a valu d’ailleurs, sur internet, une vague de memes, et de vidéos telles que la série « les idiots du confinement » du Wankil Studio avec quelques pépites !
Bref, il faisait beau tous les jours, et finalement quand le déconfinement est arrivé, j’ai été soulagée, mais ce n’était pas non plus incroyable par rapport à ce qui suit. Pendant les vacances, le port du masque n’a été obligatoire à Marseille que dans les moyens de transport et les commerces. Au-delà du fait qu’avec cette chaleur, on étouffait sous nos masques, ça n’était pas vraiment gênant. Nous devions aussi nous désinfecter les mains chaque fois que nous entrions dans un magasin (j’avoue parfois avoir fait semblant de le faire parce que le gel de la fnac ne sentait vraiment pas bon)
Ensuite, il y a eu la rentrée, l’heure pour moi de remonter dans le Nord et de rentrer en 3ème année d’études. Nous étions tous obligés de porter le masque, et des gels désinfectants se trouvaient à l’entrée de l’école. C’était un peu triste comme période, mais nous pouvions nous voir, et ça a fait du bien à tout le monde. Malheureusement, nous avons très vite été reconfinés, et cette fois-ci je ne suis pas descendue sur Marseille.
Le deuxième confinement a été beaucoup plus dur que le premier. D’abord, même si les écoles, collèges et lycées ont pu rester ouverts, ça n’était pas le cas des universités. Personnellement, j’ai eu de la chance dans mon malheur car dans notre école, nous ne pouvions pas travailler sans bons ordinateurs, et sans des logiciels qui coûtent chers, alors, avec des autorisations exceptionnelles, nous avions le droit de venir en classe participer au cours à distance. J’avoue avoir parfois utilisé cette méthode dans le but uniquement de voir des gens. La 1ere semaine s’est très bien déroulée : sans la pression de tous les autres élèves autour de moi, j’avançais plus vite et étais plus à l’aise. Mais à force, j’ai commencé en premier lieu à perdre des capacités sociales : je ne parlais plus correctement avec les gens, avais du mal à exprimer ce que je voulais, et du mal à répondre aux plaisanteries habituelles de mes amis. Ensuite, j’ai commencé à me sentir fatiguée : j’avais beaucoup de mal à dormir et à me lever le matin, et j’ai commencé à rater des cours. Je m’endormais pendant les visioconférences, chose qui m’est arrivée également pendant le premier confinement. Puis j’ai commencé à me rendre compte que j’étais en retard dans mes rendus, car je ne suivais pas les cours. Ça a été le rush jusqu’aux vacances des Noël, où Macron a décidé de déconfiner la France pour les fêtes. Là je suis rentrée sur Marseille, et bien que j’avais des choses à rendre pour la rentrée, je n’ai fait que profiter de ma famille, car j’en avais marre de ne voir personne. Et c’est à la rentrée que ça a été le pire. Macron avait donc mis fin au deuxième confinement, et j’allais enfin revoir tous mes amis, et travailler dans de bonnes conditions ! Mais une fois arrivée en classe, j’ai fait une attaque de panique. Impossible de suivre le cours, trop de stress, je ne pouvais plus regarder les gens en face ni leur parler, j’avais vraiment perdu de mes capacités sociales. Une fois que je me suis un peu reconstruite là-dessus, j’ai commencé à retourner en cours (et à rendre tous mes exercices en retard, donc j’ai eu beaucoup de travail à cette période-là). Mais j’avais perdu toute ma motivation, je n’arrivais plus à travailler.
Aujourd’hui, ça a empiré : maintenant nous avons un couvre-feu à 18h. Impossible d’aller faire les courses sauf le samedi : tout le monde est entassé dans les magasins. Je n’arrive plus à travailler, je suis fatiguée, j’ai perdu goût à ce que je faisais, et je me force à parler avec les autres et à manger dans l’espoir d’aller mieux, mais je ne sais pas si je vais tenir longtemps encore, je pense tous les jours à la mort et je pleure, je résiste à la tentation de me mutiler, je ne peux plus voir ma chambre, et mes notes sont catastrophiques. J’ai aussi appris que le cadet de ma famille a arrêté d’aller en cours, à cause d’un ras le bol du confinement, et de sa vie sociale qui est devenue catastrophique.
Je n’ose même pas imaginer ce que doivent vivre les étudiants qui n’ont pas eu accès à leurs cours en présentiel comme je l’ai eu, aux gens seuls chez eux, et à ceux qui travaillent près des malades, et les voient mourir tous les jours.

2 février 2021

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