Six mois par an, je suis mère au foyer, je gère tout pendant que mon conjoint travaille. Six mois par an, je suis pratiquement mère célibataire et j’attends le retour du printemps pour pouvoir reprendre le travail, sortir, voir du monde, vivre un peu pour moi.
Pas cette année. A peine embauchée, déjà virée. Pas de chômage partiel pour les saisonniers. Nous sommes des employés jetables.
Mon compagnon ne travaille plus (chômage partiel) et occupe ses journées comme s’il était en vacances, entre jeux en ligne et hobbies d’intérieur.
Moi, depuis 15 jours, je vis un seul et même jour interminable où je mène de front une quintuple journée (4 enfants, donc 4 classes à donner simultanément + le ménage, les repas et mes autres tâches de « mère au foyer »). Je ne touche plus terre, je perds la notion du temps. L’école à la maison me prend chaque minute du jour et mes nuits servent à rattraper la tenue de la maison. Quelques heures de sommeil agité et on recommence.
Foncièrement, le confinement n’est pas si dur. J’ai de la chance, je vis dans une toute petite ville. Les commerces de proximité sont au bout de la rue et j’ai un jardin où les enfants peuvent courir un peu. Je n’ai pas spécialement peur du virus (malgré ma condition d’asthmatique, je ne me sens pas – peut-être à tort ? – menacée), je n’ai pas peur pour mes proches (les enfants ne sont a priori pas touchés et ma mère, vivant très recluse, a des chances d’exposition minime). La partie difficile, la vraie, c’est pas l’isolement, la perte de mon boulot, l’impossibilité de sortir. La partie difficile, c’est de se sentir seule entourée des miens.
Bonjour,
Malgré un martelage de l’Etat sur le fait qu’il faut un minimum de monde qui bouge, chose que j’aimerais bien respecter mais je ne peux pas. Mon patron nous dit qu’il n’y a pas de risque alors qu’on est une équipe de 3 à travailler dans le même atelier…
Ayant une personne de ma famille contaminée, je trouve cela très fortement irresponsable de sa part. Sachant qu’une personne est d’astreinte toute la semaine, il suffirait que celle-ci travaille pour la continuité du service.
Si je tombe malade ou que je le donne à quelqu’un, je ne manquerai pas de lui rappeler les faits… À bon entendeur.
L’an 2000 devait être de la « BOMBE » !!!!!
Je rêvais du bébé de l’an 2000 et on l’a fait !!!! Enfin… oui et non !!!
En fait, c’était encore mieux que ce qu’on aurait pu imaginer. C’est pas 1 mais 2 bébés d’un coup!!!!
Et puis y a eu cette annonce merdique. Faut rester allongée sinon y a risque de prématurité !!! Bon d’accord, je finis ma semaine de boulot à l’hôpital et j ‘exécute l’ordre mais il est déjà trop tard et cette nouvelle ère est pour toute la famille le début de la fin.
Accouchement en urgence à 5 mois et 3 semaines. Nos deux garçons se battent comme à la guerre déjà pour sauver leurs peaux !!! « Il faut sauver les soldats Ryan »!!! Et pattatra, c’est déjà fini pour l’aîné (après 1 mois et 1 semaine de survie) !!!! L’horreur comme on ne l’avait jamais imaginée, même pas en cauchemar!!!
Dans mes rêves, c’était plutôt biberons x2, paquets de couches à gogo, poussette double, lessive à ne plus en finir… Bref des banalités x2 !!!! Et devinez ce qui a emporté notre bébé : UN P… de ROTAVIRUS !!!! Et puis notre autre petit guerrier a mené de front comme un chef sa bataille de survie et il a gagné !!! Mais depuis, il se bat et nous faisons front avec lui pour accéder à une place dans cette société, assis dans son fauteuil. Cette année, il passe son BTS (conception de produits industriels). Enfin ça, c’était il y a quelques jours car depuis, comme nombre d’étudiants, il attend… Et aujourd’hui, 20 ans après (ce sont les 20 ans de nos bébés 2000 !!!!) c’est ce P… de CORONAVIRUS qui vient taper à toutes les portes sur tous les continents !!!! Un CHAOS MONDIAL, un abominable raz-de-marée est en train de nous faire disparaître de la surface de cette pauvre Terre. D’abord le confinement, puis le faucheur quand ce n’est pas déjà fait au vu de ces chiffres qui chaque jour ne cessent leur progression !!! Tout s’arrête mais pas celui du compteur de la mort, et ça nous affole à nouveau comme cet instant tragique où il a fallu débrancher notre petit ange. J’aurais tellement voulu entendre encore sonner ces alarmes !!! C’est le seul petit moment où ces pauvres infirmières impuissantes m’ont laissé le prendre dans mes bras et sa vie s’est arrêtée… Mais j’ai imprimé cet instant-là et il ne m’a plus jamais quittée… Car aujourd’hui, à cette même période, comment accepter de laisser partir nos êtres chers quand nous ne pouvons même plus les accompagner ??? Dommages collatéraux qu’il faudra prendre en compte pour ces années à venir, enfin si la vie terrestre nous en donne la possibilité !!! Merci pour ce petit coin de paradis qui me permet de parler d’un petit morceau de ma vie d’avant. Elle nous avait déjà bien transformés.
Surtout « RESTEZ CHEZ VOUS » si vous n’avez pas à intervenir !!!! Il y en a tant déjà qui donnent de leur courage pour arrêter ce MASSACRE !!!!! Et « PRENEZ SOIN DE VOUS »
Gatou
Nous Sommes 6 à vivre dans une maison d’un petit village.
Sûrement positive à ce virus mais ne pouvant être dépistée malgré le fait que je fais partie des personnes fragiles suite à un cancer. Aujourd’hui, je dois me battre contre l’invisible.
Mon fils de 9 ans se sent responsable puisqu’il a entendu sans cesse que les enfants étaient porteurs sains.
Mais voilà je suis une super maman, j’ai battu un cancer. Ce n’est pas cette saleté qui m’aura.
Je voudrais juste apporter mon soutien à tout le monde. Dire un grand merci à tout le personnel soignant, les hôtesses de caisse, les routiers, les éboueurs, les instits qui sont là également pour continuer la scolarité de nos enfants. Merci à tous ceux qui travaillent encore pour que nous puissions continuer à vivre.
Mais malgré tout ça, je voudrais dire à ce Gouvernement que les mercis, vous pouvez vous les mettre où je pense. Depuis plus de 40 ans, les Gouvernements successifs détruisent l’hôpital public. Depuis des mois, les hôpitaux crient, hurlent que l’hôpital se meurt. Alors vous qui les avez ignorés, humiliés, vous leur devez un PARDON.
Et moi, en tant que patiente, je leur dis merci.
Nous sommes le 25 mars et les conférences de presse de notre Gouvernement ne parlent que de l’après. Mais l’après, nous ne sommes pas près d’y être. Au lieu de parler d’économie, sauvez les Français.
Sachant de source sûre ce que je vais affirmer plus loin, comment peut-on agir de la sorte ? C’est proprement inadmissible.
Comment cette entreprise nationale peut garder en stock des dizaines de cartons de masques et de matériel, alors qu’il n’y a quasi plus aucun transport ?
Au lieu de les distribuer au personnel médical proche de chaque centre médical de la RATP. Ou dans les Ephad par exemple.
Comment 30 Médecins peuvent se permettent de ne faire qu’une heure de permanence téléphonique chacun, à tour de rôle, ça va pas trop débordé…
Un peu d’aide aux médecins près de chez vous, pour les soulager, ou éventuellement dans les hôpitaux près de chez vous serait trop vous demander sans doute.
Bref encore un profond dégoût…
Quand je vois qu’il y a 4 jours, un cadre de l’hôpital dont dépend l’Ephad de ma compagne se permettait de dire qu’ils n’avaient pas besoin de masque ou de matériel de protection, car l’Ephad ne se trouvait pas dans une zone à risque… Comment peut-on tenir des propos comme cela, au lieu de simplement dire « je suis désolé, nous n’en avons pas » ?
Comment ce même cadre peut-il se permettre d’informer seulement certaines personnes de cet Ephad, soi-disant pas en zone à risque, qu’un des médecins et une infirmière sont positifs au Covid19, mais qu’il ne faut surtout pas le dire aux autres…
Tous ces gens-là devraient être radiés de l’ordre, et passer en justice. Ce sont des assassins en puissance !
Pour finir, vous rappelez-vous comment les journaux et politiques ont lynché Roselyne Bachelot, parce qu’elle faisait trop de stock de vaccins et de matériels de protection, que cela coûtait trop cher… C’était quoi déjà son principe ? « Je préfère en avoir et qu’ils ne servent pas, et que ça coûte de l’argent, plutôt que de ne pas en avoir le jour où on en aura besoin ». Qui avait raison… Merci Élise Lucet de l’avoir lynchée publiquement… Alors qui c’est qui avait raison…. Bref, je ne suis pas du tout politique et je ne vote même plus tellement ils me dégoûtent tous, de tous les bords. Mais faut avouer que, pour une fois, elle avait grandement raison la Roselyne !
Bref très grosse colère auprès de tous ces gens
Je suis frontalière en Suisse. Habituellement, je mets 30mn pour aller au travail. Le restaurant du Centre Commercial où je travaille est fermé depuis vendredi dernier. Comme je fais partie d’un grand groupe (Migros, équivalent à Auchan ou Leclerc), je suis transférée dans un autre magasin en renfort de caisse. Pas de chômage technique chez nous, ni de télétravail bien évidemment.
Les entreprises horlogères sont pour la plupart fermées ou en effectif très réduit, mais comme certaines douanes sont fermées, il y a énormément de monde aux frontières. Lundi, je suis partie à 5h30, je suis restée 1h30 dans les bouchons. Maintenant, je pars a 5h, personne sur la route, j’arrive à 5h30 au travail, je ne prends qu’à 7h. Et termine à 19h15.
Toute la journée, je croise des clients, certains inquiets, d’autres blasés par la situation.
En caisse, nous devons obligatoirement mettre des gants. Une visière nous est également proposée mais étant légèrement claustrophobe, j’ai de la peine à le garder plus d’une heure. Alors tant pis, je prends un risque supplémentaire, je reste à bonne distance des gens. Hier, vers 18h30, une cliente, sans masque ni protection particulière, me dit qu’elle sort juste de confinement. Elle a été positive au Covid il y a 15 jours et reprend le travail aujourd’hui. J’ai senti mon cœur s’emballer.
A titre perso, j’ai 2 enfants. 2 garçons de 10 et 5 ans. Bien avant le confinement, le samedi 14 mars, avec mon mari, nous avons emmené nos enfants chez mes beaux-parents, à 400km de chez nous. « Juste une semaine ou 2 les enfants, histoire que ça passe, ce sera comme en vacances ». Je ne sais pas qui j’essayais de convaincre… Aujourd’hui avec le confinement, je ne peux pas prendre la route pour aller chercher mes enfants. Et puis avec mes beaux-parents, 60 et 70 ans, est-ce bien raisonnable d’être en contact en ce moment avec eux ?
Les journées sont longues au travail, et interminables sans mes enfants…
Je pleure souvent, de peur, de frustration, de solitude. J’ai de la peine à manger tellement je me sens nouée par cette situation. J’ai subi une grosse opération en janvier, ai perdu énormément de poids et mon système immunitaire est très faible.
Le Gouvernement prévoit une sortie de confinement en mai, 1 mois 1/2 sans mes enfants, j’en pleure encore tellement j’ai mal.