Bonjour,
Je suis confinée chez moi depuis l’annonce de fermeture des écoles pour garder mon fils de 3 ans. Soit depuis le vendredi 13 au soir.
Mes parents sont dans le milieu médical, je n’ai absolument pas pris à la légère les choses, même avant qu’elles n’arrivent chez nous. Les gestes barrière, c’est déjà acquis à la maison… et pourtant… Mardi 17, premiers symptômes légers. Je n’y prête pas attention. C’est mon médecin qui, le samedi matin, me dira au téléphone « Si, si, ce sont vos premiers symptômes » : maux de tête, nuque un peu raidouille, maux de ventre qui vont et viennent, légères courbatures. Ces dernières s’accentuent le vendredi. Je me sens patraque en fin de journée et en me couchant, les frissons et la sensation d’être gelée me réveillent. Fièvre. Elle durera jusqu’à dimanche. Les autres symptômes vont et s’en vont selon les jours : essoufflement à l’effort ou quand je suis fatiguée en fin de journée, grosse fatigue, maux de tête violents, rhume, maux de ventre, courbatures…
Aujourd’hui je suis à J10… Je vais mieux, je n’ai plus de fièvre depuis presque 4 jours, et d’après mon médecin je suis en phase de guérison. J’ai passé la phase critique où les problèmes respiratoires peuvent arriver… Pour autant, je suis fatiguée et je continue à me sentir tantôt bien, tantôt moins bien. Mais ça va nettement mieux qu’il y a 5 jours !
Le plus dur, c’est le confinement dans le confinement. Et le fait de ne pouvoir serrer mon fils contre moi et l’embrasser, ainsi que mon mari.
Ce contact physique me manque. Vivement mardi prochain, les 14 jours seront passés et je ne serai théoriquement plus contagieuse.
Je vis avec la peur de les avoir contaminés avant de me mettre à l’écart
Je vis avec la peur de replonger avant la fin de ces 14 jours
Je vis aussi avec la conscience d’avoir eu de la chance d’échapper à la forme grave et d’être chez moi avec les hommes que j’aime.
Je pense à tous les malades, et à tous ceux partis trop tôt, ainsi qu’à leur famille. Et à toutes les personnes qui vont travailler pour nous tous les jours…
Quand tout sera fini, je changerai de vie je crois… Je veux changer les choses à mon échelle…
Longue et belle vie à tous,
Prenez soin de vous et de vos familles
Et surtout restez chez vous !

Confinement Jour 10… Ce matin le réveil est difficile. La nuit a été agitée. Hier soir un message tombe sur WhatsApp… Pic attendu d’ici au 3 avril… Ne plus sortir…Infection maximale attendue… Ce matin j’ai peur. Peur de sortir. Peur de croiser des gens. Peur de croiser des personnes contaminées. L’angoisse est à son maximum. Combien de malades nos compatriotes sur le front vont-ils soigner aujourd’hui ? Et demain ? Et les jours suivants ? Combien de décès va-t-on encore nous annoncer ? Combien de temps allons-nous encore devoir rester cloîtrés ? Confinés ?
Bonjour à tous,
J’ai 37 ans, marié et papa d’une petite princesse de 3 ans. Pour ma part, j’ai respecté les règles de précaution à la lettre. Mon entreprise ayant décidé de cesser l’activité le premier jour du confinement, j’avais moi-même cessé d’effectuer des rdv commerciaux le jeudi, jour du premier discours de Macron.
Mon épouse a été la première touchée depuis vendredi dernier, et moi j’ai commencé à avoir les symptômes lundi : toux, courbatures et fièvre.
Ma fille, Dieu merci, va bien, n’a aucun signe mais c’est très difficile pour elle de rester à la maison pendant le confinement.
Ce que je trouve aberrant dans la sixième économie mondiale, avec un des meilleurs systèmes de prise en charge (Sécu et mutuelle), c’est qu’on ne puisse même pas effectuer de dépistage alors que j’ai tous les symptômes aux dires du médecin !
Je prie Dieu de ne pas avoir de complications respiratoires. Peut-être que là ils se décideront à me faire les tests.
Les journées sont longues, les nuits compliquées et les douleurs insupportables !
Svp protégez-vous, ne sortez pas. Nos anciens ne méritent pas d’attraper cette saloperie et de mourir dans des conditions atroces !
Chaque nuit, je n’arrive pas à dormir parce que je suis morte de peur.
Pas de peur du virus, ni même de perdre mon boulot dans le cadre de la récession qui suivra le confinement (même si c’en sera probablement la conclusion).
Non, je suis morte de peur que la réalité que nous vivons actuellement devienne la norme. Les belles journées ensoleillées passées de force à l’intérieur, les pays et les personnes dans un même pays déconnectées les unes des autres, la police qui va contrôler jusqu’au contenu de nos sacs de courses, l’impossibilité de sortir sans un papier, et j’en passe.
J’ai l’impression d’avoir loupé cette grande réunion planétaire où la société toute entière a fait un 180° complet sur tout ce qui, jusqu’à il y a peu encore, dans l’ancien temps déjà, nous semblait sain : aujourd’hui, les câlins sont criminels, l’interaction sociale est criminelle, le fait de sortir prendre l’air est criminel, et j’en passe. Tout ce qui nous apportait du bonheur est devenu illégal en un instant.
Et si encore, ce n’était que le fait du gouvernement. Les gens applaudissent, demandent encore moins de liberté, pointent du doigt ces actes « criminels » que de vouloir profiter du soleil, rechercher le contact humain… Être libres, quoi. Il faut croire qu’il ne reste plus grand-chose du pays, de la révolution et de la liberté. Qu’on ne s’étonne pas après si on se retrouve dans cette situation tout le reste de notre vie, vu comme la population applaudit à bras ouverts le meurtre de nos libertés.
Bien sûr, ce virus est une menace. Mais nous en avons connu d’autres par le passé, des menaces, et aucune d’elles ne nous avait privés à ce point de nos droits les plus fondamentaux. Et quand je vois le succès (ironie assumée) du confinement en Italie jusqu’à présent, je me demande bien à quoi ça sert.
Le reste de ma famille dans d’autres villes me manque. Mes amis à l’étranger, eux aussi prisonniers chez eux (et eux aussi applaudissant ces mesures liberticides) me manquent. Le parc pas loin de chez moi (et pourtant si loin, manifestement) me manque. Je me demande si je les reverrai un jour. C’est terrible de ne même pas pouvoir en être sûre.
Nous fonctionnons en mode dégradé, le moral quant à lui ne doit pas l’être
Voici mon bilan au bout de 7 jours de confinement (officiel) et télétravail:
– Maintenant je dors plus de 8h par nuit. Je n’ai plus de trajet pour aller au travail
– De ce fait ma peau est rayonnante. Plus de cernes
– Je fais du sport en simulant des fights contre un ennemi invisible sur une musique entraînante
– Je n’ai pas pris un gramme
– Plus d’échanges de miasmes entre collègues
– Plus de présentéisme
– Fiabilité technique, réseau internet domestique 90%.
– D’un tempérament naturellement antisocial, j’ai fait la connaissance d’un nouveau voisin fort sympathique. Nous nous ressemblons.
– Dans l’immeuble, un grand CALME QUI FAIT DU BIEN
Voici les côtés positifs, je ne parle pas des négatifs.
Pour ces derniers, je vous recommande le JT de 20h. Merci.
Une pensée émue pour ceux sur le front.

Bonjour,
Je tiens à apporter mon témoignage comme directeur d’EHPAD et d’établissements pour personnes handicapées.
Je suis en colère !
C’est une crise sans précédent pour nos établissements. Pour autant, je réfute le terme de « guerre ».
La guerre signifie qu’il y a un ennemi, or là l’ennemi n’est même pas un organisme vivant : un virus, contrairement à une bactérie, n’en est pas un.
Il s’agit donc d’une crise sanitaire, provoquée certes par un virus millénaire, mais surtout accentuée par les pouvoirs publics qui n’ont pas anticipé, pas prévu les moyens de lutter.
Dans mes établissements, on a des masques pour tenir 3 jours !!! Et dire qu’on est dans le système de santé soi-disant le plus performant au monde ! Il a déjà du plomb dans l’aile notre beau système…
Cela fait déjà un moment que les EHPAD tirent la sonnette d’alarme. Résultat : du saupoudrage en début d’année par la Ministre de la Santé et maintenant cette crise du Coronavirus.
Je suis en colère !
La guerre cache aussi la responsabilité des pouvoirs publics derrière le voile protecteur et fédérateur de la « Nation ». Mais un jour viendra où il faudra chercher et trouver des responsables, dans un système ultra-libéral qui a privilégié au nom de l’efficacité une vision comptable à court terme, au prix de la santé de toute une population. Pour l’heure, nous devons rester soudés et éradiquer cette pandémie.
Mais au final, quel sera le coût bien plus élevé sur les plans économique, social et humain ??? Quelles conséquences psychologiques produira le confinement, sans compter ces morts que les familles n’auront pas pu accompagner ?
Dans nos établissements les visites sont interdites, sauf pour les fins de vie. Les résidents déjà fragiles souffrent énormément de la situation. Sans parler des professionnels qui saturent et culpabilisent de peut-être contaminer sans le savoir les résidents. Et si demain j’ai 20 morts dans mes établissements, je leur dirai quoi à tous ces gens ?
Demain, c’est tout un système qu’il faudra remettre en cause, un système capitaliste effréné, ultra-mondialisé, qui a basculé dans l’inhumanité.
Bernard MARIS l’avait écrit dans les années 2000, que le capitalisme finira soit par une crise économique soit par une catastrophe. Et on a eu les deux : la crise économiques de 2008 puis la catastrophe sanitaire actuelle, sans parler de Fukushima au milieu. Et pourtant, le système est toujours et sera toujours là.
Sauf si nous, citoyens, acteurs de la santé, de la recherche, associatifs, bénévoles, défenseurs de l’environnement, faisons pencher la balance du côté de la qualité de vie et de l’avenir de nos enfants, bref de l’humanité.
Pour cela, il faudra résister au saupoudrage que certains tenteront de nous faire passer pour mieux avaler la crise.
C’est à ce moment-là que la véritable guerre commencera, car nous aurons enfin un ennemi devant nous.