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Vos témoignages

Ophélie
Manipulatrice en électroradiologie médical

Le 25 mars au soir, mon conjoint, 26 ans, a une légère toux et de la fièvre 38°. Le lendemain matin, fatigué, il appelle le médecin, la fièvre est toujours présente 39°. Verdict, il présente très probablement les premiers symptômes du virus… Le médecin prescrit du Dafalgan et un sirop pour la toux et donne à mon conjoint pour consigne de rester en confinement total (durée 20 jours) dans une des pièces de notre appartement et, au premier signe de difficultés respiratoires, c’est le 15. En comprenant la situation, j’étais à bout… Oui, il est jeune mais avec des antécédents d’asthme dans son enfance ça fait réfléchir… Cela fait 6 jours que nous nous évitons. J’ai le salon, la cuisine et dors sur le canapé, lui dans notre chambre. Je me lave le matin, lui le soir pour ne jamais se croiser. Il désinfecte chaque surface qu’il touche. Les deux premières nuits ont été difficiles pour lui avec un pic de fièvre à 40°, des sueurs nocturnes. Les jours suivants, ses symptômes s’apparentaient à une grosse grippe. Aujourd’hui, la fatigue s’est estompée, la fièvre stabilisée à 38° mais la toux intensifiée avec beaucoup d’expectorations. Cela va bientôt faire une semaine, les journées sont longues, on se parle en visio et à travers la porte… Nous serons fixés sur l’évolution ou non de la maladie à la fin de la semaine et pour moi si je déclare ou non les symptômes. Je contrôle quotidiennement ma température. RAS pour le moment, je croise les doigts.
Si j’ai un conseil à vous donner si vous êtes dans notre cas : arrêtez les médias trop anxiogènes, ils maintiennent un climat de peur… C’est la dépression assurée.
Dès le début du confinement, mon médecin a eu du bon sens en me mettant en arrêt étant donné que ma profession nécessite le contact avec des patients.
Pour ma dernière écho, dans 15 jours, mon conjoint ne pourra pas être présent, même s’il n’est plus malade ou contagieux, pas de cours de prépa naissance…

Voilà voilà, c’est la double peine pour nous.
Bon courage à tous.
Grosse pensée à mes collègues manips radio sur le front également pour le dépistage du Covid19 grâce au scanner.

1 avril 2020
Jennifer
Étudiante

Je suis en bonne santé, je n’ai jamais eu de problèmes à ce niveau, tout comme mon père. Mais il a été hospitalisé ce dimanche, il est actuellement dans un coma artificiel.

Aujourd’hui j’ai peur, puisque tout a commencé avec une fatigue, des courbatures, faible toux. Et depuis deux jours je « sens » mes poumons quand je prends une grande respiration, ou la nuit quand j’essaie de m’endormir mais que je n’y arrive pas. Je dors tous les soirs avec une angoisse, celle de ne pas pouvoir respirer et partir aussi à l’hôpital en laissant le reste de ma famille seul.
C’est très compliqué, je fais confiance aux soignants, mais j’ai peur constamment. La fatigue est constante chaque jour et elle m’empêche d’aller de l’avant.

Ce virus touche n’importe qui, je n’imaginais pas qu’il toucherait ma famille.

1 avril 2020
Gladys

Bonjour à tous,
J’étais à la base en recherche de témoignages sur comment vous avez vécu votre Covid-19 .
Puis j’ai ressenti le besoin d’en parler.
Tout d’abord, très peu de personnes de mon entourage sont au courant (je ne veux pas inquiéter).
Je suis une personne très dynamique, sportive. Je vis la vie à fond. Mon confinement se passe très bien et je vois tout en positif ^^
Tout a commencé samedi.
Je me suis levée très fatiguée. Déjà plusieurs jours que j’avais des migraines. J’en fais beaucoup en temps normal.
La matinée est passée mais j’étais fatiguée. Vers 12h, il a fallu que je m’allonge (je ne dors jamais en journée). J’ai dormi tout l’après-midi. En me réveillant, mal dans la poitrine, un pincement douloureux et du mal à reprendre ma respiration.
J’étais toujours fatiguée. Dans la soirée, je faisais à manger et, d’un coup, forte sensation de malaise, souffle coupé.
J’appelle une amie, elle me dit d’appeler  le 15.
30 min plus tard j’étais aux urgences.
Mise en unité Covid, on me fait des examens assez rapides :  électrocardiogramme, prise de sang, radio thoracique.
Le médecin me dit suspicion Covid mais on ne fait pas de test.
Je rentre chez moi et ne m’endors pas avant 4h du matin.
Hier, vraiment pas bien, mal dans le cou, fatiguée, beaucoup de nausées et fièvre. Je tousse un peu mais ça va.
Dans l’après-midi, sensation de faire un malaise et fortes nausées. Je prends rdv avec mon médecin qui me consulte en téléconsultation.
Pour lui, positive Covid.
Je ne m’inquiète pas, le test n’a pas été fait ^^
La soirée nickel, j’en viens même à danser seule pour rester positive et garder ma joie de vivre.
Ce matin, réveil à 7h. Je prends mon café, impossible de le boire.
Vers 9h, fatigue extrême. Je retourne au lit, du mal à me déplacer, douleurs dans le dos, souffle court, migraines, mal aux yeux.
Là, j’ai la nausée et mal partout, fièvre.
Je commence à être inquiète, je ne suis jamais malade et actuellement je le vis très mal car je ne sais pas comment cela va se passer. De plus, je ne veux pas en parler à mes amis et ne pas déranger mon médecin tous les jours.
J’ai horreur de cet état. Et j ai peur de la suite, non pas que ma santé soit mauvaise. Je ne sais comment gérer cet état.
Merci d’avoir pris le temps de me lire. Tout témoignage sera le bienvenu pour m’aider à surmonter tout ceci.

31 mars 2020
Eva

Bonjour,
Initialement, je suis une personne plutôt positive, énergique et sans problèmes de santé particuliers.
Depuis l’apparition des premiers symptômes (le 16 mars), je n’ai jamais ressenti cela… La peur qui m’envahit chaque jour car on ne maîtrise plus son corps, son anxiété.
Maux de tête importants, brûlures au niveau de la gorge, perte de goût et d’odorat, légère toux et maintenant un corps engourdi et très faible… (muscles du corps endormis…) Tous ces symptômes qui arrivent progressivement quand on croit enfin s’en sortir. J’ai hâte que les jours passent pour que tout revienne à la normale. C’est dur de garder le moral dans ces conditions… Mais il faut tenir et penser que tout s’arrangera rapidement.
Bon courage à tous !

30 mars 2020
Blandine
Consultante

Le CoNAROvirus

Il est là, tout petit, insidieux, insipide parasite, presque rien. Tout est flou…
Il s’emballe, me confirme sa présence, intensifie sa constance et je sombre.
Je ne sais plus si j’ai peur ou si j’ai mal.
Mon pouls accélère ma vie dans un tempo d’enfer. Il fait chaud dans tout mon corps.
Appeler, appeler, appeler qui ? Suis-je en train de tomber ? Le Samu ? Un médecin ? C’est dimanche !
J’erre dans mes draps comme un soleil en berne.
Un conseil amical, je joins SOS Médecin qui me transfère vers le Samu. Alors c’est grave !
Je compte jusqu’à 15, je réponds à toutes les questions. Non, je ne serai pas hospitalisée. Rappelez-nous si les symptômes s’intensifient !

Je pense à ceux qui évitent les bombes du soir au matin, à ceux qui prennent les armes quand je pose une larme sur mon sort viral. Ai-je le droit de souffrir dans mes draps de satin ?
Quel soldat suis-je ?
Les jours passent, je me vois recevoir un ticket gratuit et illimité pour le grand 8 du COVID-19. Des vertiges, le souffle coupé, la peur au ventre, les nerfs à vif… Tout va trop vite… La course folle cesse… Je m’apprête à descendre du train mais il repart sans attendre, avec mon système immunitaire en liesse.

Suis-je une personne à risque ? En surpoids, apnées du sommeil… Les grands huit se succèdent insatiablement au rythme de mon mental en détresse.
Ils sont là, tous, ils m’entourent, me réconfortent, me font rire, me portent, mes liens ! Ma famille, mes amis, mes voisins, les soignants, mon chien !
Ma complainte me pèse, je voudrais leur dire que je respire, mon corps le leur refuse.

Le malin aura bientôt perdu, ma guerre sera terminée mais pour tant d’autres le champ de bataille reste ouvert et pour nombre d’autres il n’y aura plus jamais de guerre.

J’ai vu les roses dans mon jardin sortir de leur hiver.
Elles sont pour vous, pour tous ceux qui vivent dans la perte, la souffrance.
Elles sont pour vous, pour tous ceux qui me serrent dans leur bras virtuellement si chaleureux.
L’Homme n’a de raison de vivre que dans le lien, un lien profond, sincère, indéfectible avec ceux qu’il chérit.

30 mars 2020
Fernand Matias
Retraite

CORONAVIRUS 2019
Mardi 17 Mars, 14 heures, je me suis endormi sur mon canapé. Je me réveille en sursaut, j’ai fait un cauchemar : nous sommes en guerre. Je fais un pas sur ma terrasse de 7m², j’admire mon tour de maison de 600 m² et je rentre de nouveau dans mon nid d’amour de 100 m² et là j’entends à la télé, que ma chérie vient d’allumer, la dure réalité.
À ce moment-là, je pense à toutes ces personnes âgées isolées, certaines sans famille, à ces familles habitant dans des HLM sans balcon à plusieurs, des enfants de bas âge dont il faut s’occuper, les grands qui doivent continuer à étudier, pour certains qui passent le bac cette année, les sans-abris qui galèrent, et tu te dis je suis un privilégié.
Alors j’ai décidé de ne plus regarder ces infos en continu, qui nous rabâche sans arrêt toujours les mêmes choses, les politiciens qui, au lieu d’être solidaires, se tirent à bout portant. Moi j’aurais fait comme si et les autres auraient fait comme ça, mais tout ça c’est la faute à qui ?
En fin de compte, tout le monde fait des reproches à chacun, parce que personne n’a fait ce qu’il aurait dû faire.
MORALITÉ
Sans vouloir le reprocher à tout le monde, il serait bon que chacun fasse ce qu’il doit faire. Les problèmes ne sont pas éternels, ils ont toujours une solution, la seule chose qui n’a pas de remède est la mort. Avant de critiquer, examinez-vous, alors arrêtons de nous critiquer, et unissons-nous pour affronter l’ennemi invisible.
RESTEZ CHEZ VOUS
Pourquoi rester confiné est la meilleure solution ? Et bien pour aider ceux qui, toute la journée et toute la nuit, luttent pour sauver des amis, des membres de nos familles et plus car ce sont des héros. Les infirmières, les médecins, les ambulanciers, les pompiers : à cette liste il faut ajouter tous ceux qui font le nécessaire pour que nous puissions avoir une vie agréable. Je pense aux routiers, les éboueurs, les caissières, les aides à domiciles pour nos anciens, pardon pour ceux que j’ai oubliés.
Nous devons être forts pour nous rappeler qu’après le sombre tunnel que nous traversons, de très bonnes choses viendront. Si vous voulez être heureux, rendez quelqu’un heureux ; si vous voulez recevoir, donnez un peu de vous-mêmes.
LA VIE (un voyage)
Au fur et à mesure que le temps passe, les personnes sont importantes, notre fratrie, nos amis, nos enfants, petits-enfants, l’amour de notre vie. Ce voyage sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoir et d’adieux. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Lorsque le virus Corona sera terminé, faites une bonne action, dans la mesure du possible. Passez vos vacances en France, et profitez de notre beau pays, achetez des marchandises confectionnées en France, soutenez les entreprises qui ont connu des difficultés, et surtout n’oubliez pas le monde hospitalier.
Messieurs les Ministres, les Députés, les Sénateurs, il va falloir tenir vos promesses.

29 mars 2020