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Vos témoignages

Sylvia
Gardienne de quai de transfert

Voilà j’ai 37 ans et je gère un quai de transfert pour les ordures ménagères… Tous les jours, je réceptionne les camions de collecte, je les vide dans des caissons à destination du centre de tri ou d’incinération… En plus de cela, je fais le ménage chez un généraliste… que je ne laisserai pas tomber… malgré les risques… Car si je ne désinfecte pas les lieux, ça sera pire… Je fais partie des petites mains de l’ombre… Celles qui passent souvent inaperçues… Prenez soin de vous et, dans la mesure du possible, restez au maximum chez vous. Beaucoup de vies en dépendent…

8 avril 2020
Ilyes
Météorologue

Voila 3 semaines que nous sommes en confinement, et mes cours à distance commencent officiellement… Autant vous dire que c’est une catastrophe 😅 Les profs ne semblent pas prendre en compte le moral de certains élèves et n’hésitent pas à demander 10 devoirs par jour ! Pas facile de travailler par ce temps d’été… Mais on tient le coup et on se console en se disant qu’on a la chance de ne pas passer le Bac ^^

8 avril 2020
Joachim Mllner

Cette femme s’appelle Amina Ben Salah.

Elle est arrivée en France à l’âge de 17 ans depuis la Tunisie pour faire ses études de médecine.

Après 10 ans d’études de Médecine et avoir terminé son internat de Médecine Physique et de Réadaptation en Octobre 2019, elle a enchainé avec une thèse de Sciences Cognitives à l’Institut du Cerveau et de la Moëlle, à la Pitié Salpétrière.

Devant la crise sanitaire, elle s’est portée volontaire pour aller prêter main forte là où elle le pourrait.

Elle a ainsi été sollicitée pour aller aider dans un service de réanimation à l’hôpital de Longjumeau où ils manquent de soignants du fait de plusieurs arrêts maladies liés au virus, mais surtout d’avoir plus que doublé le nombre de lits en quelques semaines.

La réa est pleine, l’équipe tient, mais la situation est tendue.

Voici, sur cette photo, Amina, aujourd’hui, après réception d’une livraison tant espérée de masques.

Tant espérée car, à son arrivée ce matin, elle a appris que les masques manquaient, et étaient donc rationnés… « 2 FFP2 et 3 masques chirurgicaux par personne »… Pour toute la journée… Pour voir, voir, et revoir 4 patients COVID+, intubés, ventilés tout au long de la journée…

Ces cartons de masques, faut-il le préciser, ne viennent évidemment pas de l’État (PS-Les Républicains-En Marche : bande de sales pleutres… On espère ne plus jamais revoir vos gueules)…
Mais de donateurs privés.

Amina est donc cette femme…

Une de ces héros que nous applaudissons le soir à nos fenêtres.

J’aimerais juste rajouter ceci :
– Elle fait l’avance de ses taxis pour faire les AR et ne sait toujours pas quand ni comment elle sera remboursée.
– Elle verra ses jours travaillés rémunérés sur la base salariale d’1 interne de dernière année soit 1900e par mois, 1 interne de réanimation de première année percevant environ 1500e par mois.
– (Pour rappel un sénateur gagne 10 000e par mois et un monarque de la République gagne 13 884e)
– 1 garde d’interne travaillée 14 heures et payée 12 heures, parfois sans 1 seule seconde de sommeil ni même le temps de manger est payée environ 100e net soit : 7,14e net de l’heure (le SMIC est à 8,03)
– Enfin comme tant et tant de ces travailleur.se.s dit.e.s « étranger.e.s » dont nous nous rendons aujourd’hui plus que jamais compte de l’importance sociale pour la communauté dite « nationale », comme tous ces manutentionnaires, agents d’entretiens, éboueurs, caissiers, ouvriers paysans, ou donc soignants d’origine étrangère qui font tourner le pays : elle devra continuer à quémander le renouvellement de sa carte de séjour pour avoir « le Droit de rester ici » …
(Sauf à aller quémander la nationalité pour pouvoir se la voir refusée comme pour une de ses amies, turque, neurologue, chercheuse en neurosciences, elle aussi soignant des français.e.se depuis plus de 10 ans maintenant).

Amina est une de ces héros que nous applaudissons le soir à nos fenêtres…

(Elle m’engueulera assurément pour ce post.)

Et je suis splendidement fier d’elle.

8 avril 2020
Delphine Caramanolis

Aujourd’hui je suis sortie faire quelques courses… En prenant bien entendu toutes les précautions nécessaires pour faire barrière à notre cher ami 🦠
Et voilà ce que j’ai vu en retournant à ma voiture…
En sortant du supermarché je vois un gant de protection par terre, puis deux, puis trois… et là je réalise ce qui se passe :
En fait certaines personnes qui font des courses avec des gants jettent tout simplement leurs gants par terre avant de regagner leur véhicule ! 🤬 Pour être bien sûr que surtout rien ne soit contaminé !
Je suis sûre que ces mêmes personnes se mettent à leurs fenêtres pour ensuite applaudir toutes les personnes qui œuvrent pour notre santé, notre confort, notre sécurité (soignants, éboueurs, pompiers, policiers, artisans…)
Alors braves gens je crois que vous n’avez pas tout compris, vous pensez quoi ? Que vos gants vont se dissoudre au contact du bitume sans laisser de traces ? Alors non en fait, vous mettez d’autres personnes en danger : la personne qui va marcher dessus, la personne qui va finalement le ramasser pour le jeter dans une poubelle à votre place, vous polluez une fois de plus la Terre qui pourtant depuis quelque temps nous fait bien comprendre qu’elle en a assez 😡🌍
Je pensais que cette crise sanitaire éveillerait les consciences mais je crois qu’on en est encore loin malheureusement… Je me demande ce qu’il faudrait pour que cela arrive enfin…
Je vous demande de partager en masse pour que cela cesse ! Cet individualisme qui est le miroir de notre société et qui nous détruit petit à petit…
Et aussi pour ceux qui se reconnaissent dans cet acte aient au moins un peu honte… 😘

8 avril 2020

Merci à Sophie Lambda pour cette illustration !

Vous pouvez la suivre sur :

www.sophielambda.com et sur Instagram

7 avril 2020
Camille
Assistante commerciale

Je m’appelle Camille et j’ai donné naissance à mon fils le 14 mars 2020 en fin d’après-midi.
C’est en recevant des dizaines de messages de félicitations me disant « une belle nouvelle vu le contexte » que j’ai compris ce qu’il se passait. Je suis entrée à la maternité avant le confinement, avec mon conjoint. Nous étions dans une bulle hors du temps et nous n’avons compris ce qu’il se passait que lorsqu’on a vu les soignants changer de comportement : port des masques obligatoire, plus de visite des sages-femmes, gynécologues qui nous avaient accompagnés jusque-là. Chacun des soignants, puéricultrices, pédiatres n’avaient que ce sujet à la bouche, mêlé entre peur, angoisse, et surtout flou total de ne pas savoir ce qui se passait, les décisions prises changeaient à chaque heure. Nous sommes rentrés chez nous le mercredi 18 après 6 jours confinés, mon mari et moi dans la maternité sans aucune possibilité pour lui d’en sortir. Il nous a été impossible de présenter notre enfant à nos proches, aussi difficile que cela soit nous nous estimons « chanceux » d’avoir pu vivre ces instants, la naissance de notre 1er enfant en couple, ce qui n’est pas le cas de tout le monde désormais.

6 avril 2020