Je travaille depuis quelques années comme contractuel dans un CHU au sein du pôle pharmacie. Nous préparons, avec mes collègues, les commandes de médicaments que nous allons ensuite livrer dans les différents services de l’hôpital, dont les services dédiés COVID 19. Nous avons travaillé jusque fin mars sans masque et sans gants. J’ai subi un test de dépistage COVID 19 fin mars. Résultat négatif et reprise du travail 2 jours plus tard.
Je travaille à 60% malgré des demandes répétées de travailler à temps plein. Mon salaire est de 740€…
Je pars bientôt en retraite avec une pension de moins de 900€/mois. Je n’aurai ni remerciements, ni prime, rien… Rien que le souvenir de la crainte, tous les matins, d’aller travailler et prendre des risques pour 740€…
Bonsoir,
Merci pour ce site afin de partager notre vécu face au Covid19.
Je m’appelle Laëtitia, j’ai 35 ans, maman solo de 4 enfants merveilleux et d’un petit ange qui a rejoint les étoiles en 2014. Je suis également ASH, un métier qui me passionne depuis 11 ans. Alors quand l’épidémie est arrivée à Besançon, pas question de laisser mes collègues seuls face à cela. J’ai repris un poste à 100% en service Covid pour apporter mon aide avec ce que je sais faire, dans la bonne humeur car mes collègues sont formidables, de vrais guerrières et guerriers.
Même si pour cela j’ai dû faire des sacrifices, comme ne plus voir ma plus jeune le temps qu’il faudra. Étant confinée, j’ai une personne fragile et ne voulant pas mettre en danger cette personne, je ne vois plus beaucoup mes enfants restés à domicile gardés par ma maman. Un grand merci à elle. Je rentre avec la peur de les contaminer car moi je fais le choix d’être dans ce service, de faire mon travail mais pas eux, même s’ils m’encouragent. Je n’embrasse plus mes enfants, ni câlin. Je rentre épuisée de fatigue mais je sais qu’ils comprennent.
Alors pour moi, les héros ce sont eux. M’accorder de la patience et du réconfort après des heures de grand travail.

C’était la guerre
Dehors
C’était l’hiver
Encore
C’était ailleurs
On se méfie
C’est leur malheur
C’est leur défi
Ségrégation
Dans nos cœurs
D’une nation
En douleur
Puis ça s’étend
Ça se rapproche
De nos parents
De nos proches
L’inquiétude
Qui monte
Les études
S’affrontent
L’ennemi
Invisible
Aux ennuis
Bien nuisibles
Agir
Il le fallait
Sortir
C’est prohibé
Des règles
Contre la liberté
Dérèglent
Le cours de nos journées
Le printemps s’y met
Le soleil brille
Comme un coup de pied
Dans nos billes
Certains protestent
Les mesures
Et ils testent
Leur futur
Comme des enfants
Privés du jouet
Boudé pourtant
Dans son passé
Ignorant
Les appels
Des soignants
Aux rebelles
Restons chez nous
C’est le slogan
Appliquons nous
En ce printemps
En solitaire
On peut apprendre
Que de nos pairs
On doit dépendre
Cherchons alors
Les belles valeurs
Qui comme de l’or
Apaisent les cœurs
Donnons une fin
À ce calvaire
Soyons humains
Nous sommes en guerre
Voici ce que peut donner une forme non sévère du Covid :
Je suis Dominique, délégué syndical CGT à la MACIF, j’ai 45 ans et suis en bonne santé générale, je pratique un sport régulièrement.
J’ai decidé de témoigner aujourd’hui de ma contamination au COVID19, il y a 3 semaines maintenant, et de ma vie au quotidien depuis.
DEBUT DES SYMPTOMES JEUDI 19 :
Réveil avec 38,5° et quelques courbatures. Je pense à un virus rien de plus.
La fièvre durera 2 jours seulement.
Les courbatures s’intensifient et le dimanche 22 je suis cloué au lit. Des maux de tête très douloureux apparaissent.
Je pense que ce sera terminé lundi
LUNDI 23
Je perds le goût et l’odorat soudainement, et des douleurs apparaissent dans ma cage thoracique (oppression). Mon souffle est court et une énorme fatigue m’envahit. Une toux sèche et saccadée me prend par intermittence.
MARDI 24
Consultation du médecin qui donne le verdict :
COVID19 sans test car non disponible.
Les journées qui vont suivre vont être très éprouvantes avec des difficultés respiratoires et des réveils la nuit à chercher mon souffle.
MERCREDI 25
J’appelle le 15 en pleine nuit. On me fait des tests à distance qui me rassurent, je tiens bon.
Je rappelle mon médecin le jeudi 26, lui évoquant mes problèmes de respiration et il me donne de la ventoline mais sans effet.
Je suis très mal. J’ai du mal à me déplacer, je respire difficilement.
Rien ne s’améliore… Fatigue, tremblements, souffle court, douleurs diffuses…
LE SAMEDI 28 j’ai encore plus de mal à respirer.
J’appelle le 15, cette fois-ci, une ambulance me récupère et m’emmène aux urgences du Kremlin-Bicêtre.
Ils sont débordés.
On m’enfile un masque, une blouse, puis on prend ma température et le taux d’oxygénation.
Je suis épuisé.
Le taux d’oxygénation est limite mais après réflexion et par manque de place on me renvoie chez moi et on m’indique que s’il y a aggravation, je rappelle le 15.
Je rentre chez moi et suis suivi à distance via une plateforme appelée Covidom.
S’en suivent des journées de fatigue à chercher mon souffle, sans goût ni odorat, à vivre des hauts et des bas sans arrêt. Chaque effort est coûteux et sujet à vertiges. Aller chercher un verre d’ eau est épuisant. Il faut rester allongé en quasi permanence.
Aujourd’hui mercredi 08 avril, il n’y aura plus d’aggravation mais les symptômes persistent sournoisement. À peine je me sens mieux, je suis repris par une fatigue extrême. L’oppression thoracique et la sensation d’un sac de billes dans les poumons sont encore présents, ma toux n’a pas disparu. La convalescence va être longue, il faut beaucoup de repos et de patience.
Je m’estime heureux, je suis chez moi et je n’ai pas connu le cauchemar des hôpitaux et de la réanimation.
Cette maladie n’est pas une « simple gripette » même dans une forme modérée, et on n’en connaît pas, à ce jour, les séquelles éventuelles.
Pour illustrer mon état actuel, l’écriture de cet article m’a demandé beaucoup d’efforts tout en étant allongé.
Bon courage à tous
Prenez soin de vous
Bonjour, je partage notre vie. Nous ambulanciers, nous sommes en première ligne sur les Covid et bien entendu les autres urgences tout comme les sapeurs-pompiers. Plus les jours passent, plus le Covid fait des dégâts sur tout âge et problème de santé ou non. Quand je vois les personnes qui ne respectent pas le confinement, j’ai de la colère envers eux. Nous ambulanciers, pompiers, gendarmes, policiers, personnels soignants, le personnel de la grande distribution, des commerces de proximité, les éboueurs et j’en oublie sûrement je m’en excuse, nous prenons toutes les précautions au quotidien pour vous aider, vous protéger, vous sauver. Quand nous rentrons chez nous, notre vie a changé : moins de contacts avec nos époux, nos enfants, notre famille, nos amis et tant que des ânes ne respecteront pas le confinement, la situation ne s’arrangera pas pour autant. Respectez les consignes, respectez nous et prenez soin de vous . Et aussi nous qui sommes sur les fronts tous les jours, nous ne sommes pas des pestiférés juste des personnes qui font leur travail. Peut-être qu’un jour vous aurez besoin de nous et ce jour-là on sera présents. Tous unis et solidaires pendant cette période. Courage à tous, prenez soin de vous.
Je suis Jennifer, 29 ans et je suis atteinte de SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE depuis environ 5 années mais diagnostiquée le 25 novembre 2019.
Je suis sous traitement immunosuppresseurs…
La spondylarthrite ankylosante est une maladie rhumatismale qui atteint surtout la colonne vertébrale et le bassin. C’est une maladie auto-immune.
Quand on a un traitement par immunosuppresseurs, notre système immunitaire est énormément affaibli et donc chopper une simple grippe peut se terminer à l’hôpital.
Depuis plus d’une semaine, je suis malade. J’ai le nez qui coule, je tousse beaucoup, j’ai mal à la tête tous les jours et je suis énormément fatiguée.
Mon médecin m’a prescrit le dépistage du COVID-19, que j’ai fait hier après-midi et j’attends donc les résultats, qui j’espère, seront négatifs.
Ma crainte en ce moment et donc depuis le début de ce virus en France, c’est d’aller faire mes courses dans les grandes surfaces.
Les gens ont beaucoup de mal à respecter la distanciation sociale et les gestes barrière, et donc ça me fait peur.
Je fais au maximum mes courses au DRIVE mais le problème est qu’il y a toujours trop de monde donc les créneaux sont loin et parfois on ne peut pas attendre plus d’une semaine pour récupérer ses courses.
Je n’ai donc pas le choix que d’aller moi-même dans les magasins, avec cette crainte, cette foule de gens…
J’aimerais tellement que les magasins instaurent un sens de circulation afin que personne ne se croise dans les rayons et que chacun puisse faire ses achats en sécurité et qu’il y ait une priorité en caisse pour les personnes immunodéprimées ou bien des créneaux horaires aménagés également pour nous.
Enfin voilà ma petite vie de personne sous immunosuppresseurs depuis que le confinement est en place 🙂
