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Vos témoignages

$ofiane Seddiki
Musicien et multi entrepreneur

En tant qu’artiste et entrepreneur dans le milieu musical, je ressens particulièrement les effets du virus sur notre économie.
Je pense qu’il faut rester debout, positif et combatif face à cette difficile période et surtout remercier et faciliter le travail de ceux qui sont en première ligne face à cette épidémie ! Restez chez vous, sauvez des vies (votre vie). #peace

15 avril 2020
Emma
Étudiante

Le confinement. La distanciation sociale. Pour une jeune fille de 17 ans dépendante affective, ces mots font peur.
À l’annonce du confinement par notre Président, je n’ai pas été surprise. Je m’y attendais, mais ça m’a laissé un goût amer malgré tout.
Dès lors, les jours ont commencé à se ressembler. J’ai un peu perdu la notion du temps, et les cours à distance étaient de plus en plus durs à assumer. Je ne voulais plus me lever le matin, et j’ai commencé à faire des insomnies. J’ai été sujette à beaucoup de crises d’angoisse, de la paranoïa, et mes sautes d’humeur se sont multipliées, alors que j’en avais déjà beaucoup en temps normal. Et ma dépendance affective n’arrangeait rien. Plus je voyais sur les réseaux sociaux des gens fiers de passer au-dessus de la loi, se retrouver tous ensemble les uns chez les autres, plus j’avais envie de péter les plombs.
Au cours de la troisième semaine, j’ai été mise sous antidépresseurs par mon médecin. Encore plus difficile d’assurer les journées, étant donné que les médicaments me fatiguaient beaucoup.
Actuellement, j’écris durant la quatrième semaine. Grâce aux médicaments, je commence à m’habituer au confinement, mais mon mental va sûrement être affecté durablement. Je commence à me poser la question de la consultation d’un psychologue.
Je tiens également à témoigner pour ma mère qui est soignante. Elle limite les contacts au maximum, avec moi, mon père, ma sœur, étant en contact tous les jours avec des patients atteints du Covid. Elle est épuisée et elle pleure très souvent, jamais devant nous, mais elle le laisse entendre pendant les repas. Je l’ai vue désemparée à plusieurs reprises, quand elle voulait prendre l’un de nous dans ses bras, et qu’elle se rappelait qu’elle ne pouvait pas, à cause du virus, pour ne pas risquer de nous contaminer. C’est dans ces moments que l’on peut apercevoir toute la détresse de nos soignants, leur stress, leur épuisement…
Enfin… Cette période est un moment bien sombre qui marque probablement nos vies… J’ai très hâte que tout cela se termine.

14 avril 2020
Cécile
ELS

J’ai peur. Depuis le début de cette pandémie, pour moi, tout se cumule. Des ennuis administratifs dus à l’incompétence, la perte de mon chat d’amour à cause d’un foutu crabe, ma tante est décédée du coronavirus et ma mère est actuellement hospitalisée pour la même raison. Ayant une maladie génétique respiratoire, j’ai utilisé l’arrêt en ligne bien pratique du site ameli… tellement pratique que plus de 15 jours plus tard, je reçois une lettre comme quoi mon arrêt est refusé, car selon les informations de l’assurance-maladie, je ne fais pas partie des personnes à risque. PARDON ?? En plus de cela étant en CDD, je perds mon travail, bien pratique de me virer puisque je ne suis plus là. Et mon conjoint, lui, est forcé de continuer à travailler dans la grande distribution, se mettant en danger et me mettant en danger. Ce n’est que depuis cette semaine qu’il est possible pour les conjoints de personnes à risque de prendre un arrêt. Cette semaine ! Nous sommes le 11 avril, le confinement a commencé depuis un peu moins d’un mois !! J’ai vraiment peur. On nous martèle que les personnes comme moi ont quasiment 100% de chances d’y passer, mais on ne nous protège pas, on ne nous teste pas, on ne nous informe pas. Ma peur est telle que j’en somatise, j’en développe des douleurs anormales, ce qui me terrorise encore plus. Pourtant, je ne suis pas du genre hypocondriaque. J’ai peur de ne pas être légitime à appeler le 15 si je n’ai pas tous les symptômes. J’aimerais tellement être rassurée, mais les soignants n’ont pas le temps. J’en veux tellement à notre gouvernement de ne pas avoir su prendre les bonnes mesures à temps, de ne pas savoir nous protéger, nous rassurer. Nous informer correctement ou tout simplement nous tester. Nous sommes censés être la sixième puissance mondiale, et pourtant des pays supposément « moins développés » arrivent à tester la quasi totalité de leur population et à limiter grandement le nombre de décès ou de malades graves. J’espère tellement qu’ils paieront leurs manquements, mais j’ai bien peur qu’une fois la terreur passée, les gens vont reprendre leurs habitudes et oublier. Moi je ne pourrai pas oublier cette peur qui me bouffe la vie et le peu de santé qu’il me reste. Prenez soin de vous, de vos proches. Chérissez vos animaux. Après c’est trop tard…

11 avril 2020
Laurent Pitoy
Éducateur sportif

Je suis sourd, je travaille à la MFR comme éducateur sportif en escalade, VTT, tir à l’arc, canoë-kayak et karaté. Les sourds, nous n’avons pas accès à l’information à la TV sauf quelques séances avec interprète en Langue des Signes Française. Je suis donc sorti à vélo, je ne savais pas. Les masques nous empêchent de voir l’expression du visage et, pour ceux qui sont oralisés, de décoder les lèvres. On est doublement pénalisés, on n’a pas possibilité de faire de la consultation en visio-médecine. Ma femme est sourde également mais notre bébé Eva entend. Elle a 16 mois. Nous utilisons un avertisseur lumineux de pleurs bébé. Notre sonnerie de porte est lumineuse également. Notre chien ne tombe pas en panne, il nous aide également. Le cousin de ma femme a une chienne sourde. Son patron, éleveur de dalmatiens, voulait la tuer à la naissance, « c’est invendable ». Sur les réseaux sociaux, la Langue des Signes a été signée par des gens irrespectueux lors de l’allocution du Président sur le COVID 19, ce qui nous a fortement déçu. C’est inacceptable. Chaque pays a sa propre Langue des Signes mais lorsque deux sourd(es) de deux pays se rencontrent, on adapte les Signes et on arrive à se comprendre. Ce n’est pas un langage mais une Langue, des langues. Ce ne sont pas des gestes, ce sont des Signes. C’est aussi riche que les langues signées. Nous ne souffrons pas de surdité mais d’audisme : discrimination, non inclusion de l’école, santé… L’inclusion, ce n’est pas nous mettre avec les entendants mais respecter notre Langue. Un enfant sourd avec des enfants valides, ce n’est pas de l’inclusion. Je n’aime pas ce mot « valide » ni « handicap », ça ne correspond pas à notre réalité. C’est un problème de linguistique et de manque d’informations visuelles.

11 avril 2020
Marie-Noëlle
Retraitée

Nous ne sommes pas malades, nous prenons toutes les dispositions nécessaires pour ne pas l’être car mon mari est atteint d’un cancer de la prostate au niveau 5. Il devait se faire opérer le 1er Avril, l’opération est reportée. L’hôpital nous préviendra quand il feront à nouveau les opérations de ce genre. Nous espérons que cela ne soit pas repoussé trop longtemps, ça nous angoisse aussi.

11 avril 2020
Céline G
Hôtesse de caisse

Tu tousses, t’as froid, t’es pas bien… T’es un sujet fragile, Céline… 1 cancer… Allez courage, va consulter ton médecin. Cette petite voix dans la tête qui te rappelle de tout… Puis tu sors du cabinet et là tu pleures… Et là le stress commence. 3 fois par jour, tu prends ta température et tu pries pour pas ne en avoir, tu contrôles ton souffle, t’es fatiguée, tu voudrais faire le test mais on te dit « tu ne rentres pas dans les critères pour en bénéficier », et ton cerveau se pose des millions de questions. Tu ne regardes même plus les infos… 6 jours de stress et tu te dis « t’as de la chance, t’es chez toi »… Et 2 semaines à récupérer.

Merci mon Dieu. Si c’est un deuxième signe, t’inquiète, j’ai compris, je vais regarder la vie autrement.

Mon fils et mon petit-fils m’ont fait tenir ❤❤
De tout coeur et bon courage à tous 🙏

11 avril 2020