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Vos témoignages

Brice
Chargé de communication

Avant même d’être confiné, début mars, quelque chose en moi a changé. J’ai toujours été très anxieux, j’ai un système immunitaire assez calamiteux depuis ma naissance, je suis asthmatique (ce qui ne m’empêche pas d’être assez actif) et je fais beaucoup de rhinites allergiques. Tout ça me rend un peu parano niveau santé.
Un jour en allant au travail, je me retrouve à devoir descendre et remonter des escaliers que j’emprunte tous les jours seulement cette fois-ci, l’exercice est très compliqué au niveau du souffle. J’ai l’impression d’avoir couru un marathon avec un simple effort. Je ne me formalise pas et je patiente. Le soir, sur le chemin du retour en direction de la maison, pareil, essoufflement très intense. Cela a duré deux jours et s’est conclu par une augmentation de mon rythme cardiaque. J’appelle le Samu au bout du deuxième soir, je suis inquiet car une de mes collègues était en Italie quelques jours avant et mon travail l’a laissée revenir avant de faire un rétropédalage quelques jours après. Au Samu, on me dit d’aller consulter un médecin de garde, ce que je fais. Pas de fièvre, rien de special, on m’assure que ce n’est pas le COVID car je n’ai pas de fièvre et on met ça sur le compte de l’anxiété. Je rentre chez moi, semi soulagé car j’ai rendez-vous le lendemain avec mon médecin traitant. Le lendemain, je me mets à tousser. Le médecin essaye d’être rassurant et me propose d’aller passer toute une salve d’examens sanguins pour vérifier qu’il n’y a pas de problème, au niveau pulmonaire notamment. Tout est clean et pourtant ça ne passe pas. On me donne de la ventoline pour mon asthme, médicament que je ne supporte plus et qui me donne des migraines atroces (enfin… à moins que ce ne soit pas la ventoline).
Après plusieurs jours de flou total, je prend rendez-vous avec SOS Médecins. En plus d’être essoufflé, je sens vraiment qu’il y a un problème au niveau de mon rythme cardiaque. Le médecin rencontré était vraiment minutieux et a pris le temps de m’écouter et, surtout, d’écouter mon rythme cardiaque. En effet, celui-ci faisait des extrasystoles, il battait vraiment bizarrement. On me dégote un rendez-vous chez un cardiologue en quelques jours. À ce moment-là, test au repos et test à l’effort : c’est bénin sauf que… on veut me poser un holter pendant 48h, ce que je ne ferai jamais puisque entre temps, on est partis en confinement.

Je me dis que tout va bien et me réfugie à la campagne seulement, après que tout se soit calmé quelques jours, c’est reparti pour un tour. Mon souffle est laborieux, monter trois marches m’épuise et je ressens une pression thoracique. Au bout de quelques jours, j’enchaîne 3 jours de dhiarrée. Je consulte alors à nouveau mon médecin qui me rassure en me disant que pour lui, je ne suis pas un cas de COVID. Néanmoins, vu que je suis asthmatique, on me propose d’aller passer le test : négatif. Pourtant, ça ne bouge pas vraiment au point même qu’à quelques jours des résultats, j’appelle à nouveau le Samu pour une importante gêne respiratoire : on m’envoie bouler en me disant que c’est l’anxiété et qu’il faut que je dorme.

Pendant quelques jours tout va bien seulement très vite, c’est reparti pour un tour. Je ressens une forte pression thoracique mais on me dit qu’il s’agit de mes allergies. Toutefois, les traitements ne font rien.

Il y a une semaine, à nouveau des dhiarrées puis, depuis trois jours, j’ai régulièrement mal à la tête, je tousse de plus en plus fréquemment, d’abord une petite toux le soir qui commence de plus en plus tôt (ce midi aujourd’hui). J’ai ressenti à plusieurs reprises une sorte de goût métallique dans la bouche et j’ai l’impression d’avoir une altération au niveau du goût du coup. Personne n’arrive à me rassurer, même pas les médecins. Je ne sais plus ce qui est fabriqué de toute pièce par mon cerveau et ce qui est réel. Je suis un cauchemar pour moi mais aussi pour mes proches. Je suis complètement perdu, j’essaye de faire au mieux, je ne suis quasi jamais sorti depuis le confinement et je ne veux pas en sortir tant que ce virus ne sera pas parti. Je sais que c’est impossible mais je fais partie de ces gens pour qui la santé est primordiale sur l’économie et ce qui va arriver me fait très peur. J’espère que ça ira. J’ai 28 ans, beaucoup de projets et je ne veux pas rajouter une tare au personnel soignant. La seule chose qui pourrait me canaliser c’est qu’on m’avance quelques certitudes concernant mon état de santé mais ce n’est pas prêt d’arriver.

28 avril 2020
Delphine

Mardi 28 Avril 2020
Il est bon de lire ici tous ces témoignages, on se dit « je ne suis pas seule », impression que chacune de nos vies ne sera plus comme avant.
15 Mars : rhume, maux de tête, très grosse fatigue et fièvre peu élevée. Appel avec mon médecin dès le lendemain. C’est peut être un COVID, je dois donc rester à la maison, prendre du paracétamol et me reposer. Au bout d’une semaine, perte du goût, courbatures très importantes, la fièvre monte et atteint 39. J’arrive encore à me lever et à vivre presque normalement.
Deux semaines passent, les symptômes s’aggravent, la fièvre ne diminue presque pas, je reste couchée toute la journée, je n’arrive plus à m’alimenter, je suis très faible. Entre temps, mon mari a développé  les mêmes symptômes avec une toux très importante en plus. Ma fille a juste un rhume, pas d’autres symptômes et se porte relativement bien.
29 Mars : le médecin doit passer, la toux de mon mari s’aggrave. Rien de grave, évolution normale pour lui, il doit continuer à se reposer et prendre du paracétamol. Le médecin demande à me voir pour m’ausculter. Je descends péniblement de la chambre. J’ai les poumons qui crépitent, une saturation qui n’est pas bonne alors que je n’ai pas d’essoufflements, pas de difficultés respiratoires, pas de toux… Le médecin appelle une de ses amies épidémiologiste, le verdict est clair : je dois être hospitalisée tout de suite.
Là tout va très vite, le médecin appelle une ambulance : « ne t’inquiète pas Delphine, ils vont vérifier, dans deux jours tu seras rentrée ». Sur le moment, pas de panique, pas d’inquiétude particulière. Les ambulanciers me mettent un masque, une espèce de surveste et des protections aux pieds : « c’est obligatoire pour le service urgence » me disent-ils.
Valenciennes, arrivée aux urgences, prise en charge immédiate, température, constantes… Je suis dirigée dans un box dans une unité COVID, on vient me faire une prise de sang, un gaz de sang (prise directe dans l’artère du poignet) qui me fait pleurer tant cela fait mal, prélèvement dans le nez avec ce fameux écouvillon, c’est douloureux ! Et un scanner des poumons.
J’ai soif, je suis déshydratée mais je ne peux rien boire avant d’avoir tous les résultats. Tout le monde est très gentil, très professionnel mais aussi, et c’est important de le dire : très humain ! Milieu d’après-midi, les résultats tombent : positive au COVID et il me faut de l’oxygène. Un médecin vient me voir et me dit que je vais être transférée dans son service en réanimation. C’est à ce moment-là que l’angoisse arrive.
Ma température a encore augmenté, je me retrouve dans une chambre branchée de partout, une perfusion dans la main avec je ne sais combien de médicaments qui me traversent le corps. J’arrive péniblement à envoyer un message à mon mari pour lui dire où je suis. Un médecin me demande si je suis d’accord pour bénéficier d’un traitement à base d’antiviraux, je donne mon accord, je suis tellement mal, l’angoisse et la peur augmentent les douleurs. Je n’ai pas de force, je suis épuisée. Sur la période de trois jours en réanimation, je n’ai que peu de souvenirs, c’est comme si je souffrais d’amnésie… Le 4e jour, mon état est stabilisé et je peux quitter la réanimation pour les soins intensifs dans un service COVID d’un autre hôpital. Je suis transférée dans l’après-midi.
Je suis maintenant à Denain où je suis prise en charge par une équipe exceptionnelle et formidable. On s’occupe de moi, on m’explique les suites, je suis toujours sous antibiotiques et antiviraux, je n’arrive pas encore à m’alimenter normalement, je n’ai pas faim. Les médecins se veulent rassurants, je suis stable, je suis toujours sous oxygène, je n’arrive pas à parler, ça m’épuise. Je n’arrive pas à dormir. Mes poumons sont écoutés chaque jour, ça crépite toujours. J’ai droit chaque matin à un gaz de sang pour vérifier le taux d’oxygène dans mon corps. Mes mains et poignets sont recouverts de bleus, mes jambes sont piquées de partout (il faut éviter la phlébite).
Je peux communiquer avec mon mari par sms. Ma famille, mes collègues prennent de mes nouvelles chaque jour, ça me réconforte. Je vais en avoir des choses à leur raconter quand je rentrerai, si je m’en sors. J’ai des moments de doutes, de découragement. J’ai cru que j’allais mourir quand j’étais en réanimation.
L’équipe soignante est extraordinaire, merci à eux de m’avoir soutenue pendant toute cette période. Je vois une kiné, une psychologue, une nutritionniste qui me prescrit des espèces de crèmes hyper protéinées car il faut que je retrouve des forces. Les jours passent, je vais un peu mieux chaque jour, doucement.
Deuxième semaine d’hospitalisation, je dois commencer ma rééducation pulmonaire, c’est difficile, ça fait mal mais il le faut pour diminuer l’oxygène. Chaque matin, je fais mes exercices, je vais au-delà de ce que l’on me demande, je veux sortir, je veux rentrer chez moi, je veux respirer sans apport d’oxygène ! Je fais des progrès chaque jour, le médecin et la kiné sont satisfaits de mes progrès, je reprends confiance !
Jeudi 9 avril, je suis ici depuis le 1er avril fin d’après-midi. On ne sait plus très bien quand on est confiné dans une chambre. Le médecin diminue l’oxygène, je vais peut-être pouvoirs sortir la semaine suivante. Je redouble d’efforts dans mes exercices de kiné respiratoire, je mange tout ce que l’on me donne, je commence à me lever et à faire quelques pas, c’est très limité avec tous ces branchements et fils !
Je suis maintenant capable d’avoir une conversation téléphonique avec mon mari, pas une heure non plus, mais quand même, quel progrès ! Je me dis que j’ai eu de la chance contrairement à d’autres. Je vais bien, le moral est revenu, je fais des projets : une bonne douche et un super shampooing quand je serai rentrée, ça paraît peut être ridicule mais…
Samedi 10 avril : plus de perfusion, plus de médicaments, on m’enlève l’oxygène, mon état s’est amélioré et je dois pouvoir respirer sans aide pour pour enfin sortir. Ma saturation, mon coeur, ma tension continuent à être vérifiés. Tout semble rentrer dans l’ordre. Lundi 13 avril, la nouvelle tombe : je vais pouvoir rentrer chez moi.
Je quitte l’hôpital le 14 avril. 17 jours d’angoisse, de peur, de larmes. Je me rends compte de ce que mes proches ont vécu, c’est un soulagement pour eux également.
Il faut maintenant essayer de se reconstruire après ce traumatisme psychologique. Le corps guérit et cicatrise…
Merci à toutes les équipes soignantes, j’ai rencontré de belles personnes que je n’oublierai pas : Mélanie, Rachel, l’homme qui me « vendait du rêve » au petit-déjeuner, Gladys, Clément, l’infirmier qui s’occupait de moi presque chaque matin et dont je ne connais pas le prénom (il a deux petits garçons Robin et Raphaël), les équipes de nuit, les Docteurs Alexandre G, Benoît L, Dorothée F et toutes les personnes dont je n’ai pas retenu les prénoms. Vous êtes toutes et tous formidables. Encore merci.

28 avril 2020
Leïa
Aesh

J’ai de plus en plus peur. Je suis aesh, j’ai un enfant de 4 ans et demi et mon conjoint travaille en milieu hospitalier. Depuis le 13 mars, je suis sortie une fois pour essayer d’aller faire quelques courses. Ça a été l’horreur… Je suis spasmophile depuis de nombreuses années. Le samedi avant le confinement, je suis passée en pharmacie pour avoir quelques cachets pour calmer mon anxiété qui était revenue. La pharmacienne m’a dit d’aller voir le médecin si ça n’allait pas mieux. J’ai pris ce qu’elle m’avait proposé en phytothérapie… Ça m’a fait du bien, calmé mes palpitations quotidiennes de stress… Aujourd’hui, j’en suis à la deuxième boîte donc pratiquement 2 mois et je sens que je ne gère plus… Je dois reprendre le travail le 11 mai visiblement et mon fils le 25 … Déjà là, ça me pose problème… Ensuite, j’ai peur d’y retourner, d’attraper le virus. Je ne vois pas comment l’on peut être secure en milieu scolaire… Je n’arrive plus à me projeter… Je n’ai plus envie de rien, je me sens tellement mal… Je n’ose pas voir le médecin de peur qu’il ne comprenne pas… Je ne pense pas retourner au travail, je vais faire des crises d’angoisse et je n’ai pas envie d’être une charge à ce moment-là. Il y a plus important. Je suis perdue et parfois contradictoire, par moment je m’en fiche, je n’y crois pas, c’est un rêve… Puis je reviens à la réalité… C’est vraiment une sensation bizarre… Au début, je pensais ne pas supporter le confinement et aujourd’hui j’ai extrêmement peur de sortir…
J’ai la chance de ne pas avoir encore attrapé le virus, ni mon fils ni mon conjoint… On s’éloigne depuis ce confinement, peur qu’il soit malade, qu’il ramène le virus à la maison… C’est triste…
J’ai le cerveau qui pense à 1000 à l’heure… Du mal à dormir le soir… Réveil tôt…
Je m’accroche à certaines choses, désormais je ne sais plus… Je n’arrive pas à voir loin dans les prochains mois…
Bon courage à tous

28 avril 2020
Léa

Je témoigne mais je m’estime chanceuse de, pour le moment, ne pas avoir déclaré de symptômes. Je vis la peur au ventre depuis début mars, j’ai perdu ma maman en décembre (pas du Covid) et aujourd’hui, à part mon conjoint, je n’ai plus personne.
J’ai développé un sur-attachement et une sur-protection envers lui depuis le début du décès.
Je me lève toutes les nuits pour vérifier sa respiration, son pouls.
Aujourd’hui, j’ai la peur au ventre à chaque fois que je me couche. Peur que le lendemain je sois malade.
Soulagée le matin quand je me lève mais c’est une torture psychologique de vivre comme ça.
Ce qui m’angoisse le plus, c’est d’être séparée de mon conjoint à l’hôpital ou dans ces fameux hôtels. Je ne pourrais jamais supporter un éloignement. Toute ma famille est déjà décédée à part ma sœur, qui est une personne grandement à risque que je ne peux pas approcher.
Je vis dans la peur, je désinfecte tout etc. Mais cela sera-t-il suffisant ? Je me bats pour avoir des masques car même si je ne sors pas, mon conjoint lui sort 2/3 fois par semaine en soldat pour nous, et l’envoyer au front sans masque me fait peur. Nous sommes chez son papa de 65 ans et j’ai la trouille toute la journée. Je suis en dépression. Lorsque c’est trop insupportable, j’avale un lexomil mais c’est vraiment très difficile ce contexte, après un décès aussi difficile.
Je peux juste conseiller aux personnes de faire les gestes barrière au moins pour vous-mêmes, vos proches et les autres.
Je suis chanceuse de ne pas être dans la situation de certains témoignages mais je me dis la roulette russe du virus va certainement nous tomber dessus. Pourquoi serions-nous plus forts que d’autres ? J’ai arrêté de fumer immédiatement en passant par la e-cigarette. Je me dis que ça pourra peut-être m’aider à combattre mais quand je vois vos combats et ma très faible endurance psychologique, je me demande comment cela va finir. Je vis la peur au ventre, et je suis méchante et agressive tous les jours. Bon courage aux malades et aux anxieux.

28 avril 2020
Angélique

J’ai peur. Peur de cette horrible maladie, peur de cette chose trop petite pour être vue mais qui a déjà pris tant de vies.
J’ai peur pour moi, mais aussi pour mes proches. J’ai peur de l’attraper, peur d’être terrassée, d’autant que j’ai déjà les poumons fragiles. J’ai eu très peur quand on m’a envoyée faire le test de dépistage (heureusement, il était négatif). Chaque partie de moi est touchée par cette angoisse, et par les effets du confinement. Mon état psychologique a sérieusement empiré. J’ai envie de sortir, de prendre l’air hors des 4 murs de ma maison et de mon jardin. Mais pour ça, il faut signer un papier. Je me sens surveillée, épiée, observée. Alors je reste à la maison, je m’occupe tant bien que mal en cousant des tas de masques pour mes proches, en jouant en ligne, en regardant la télé. J’en oublie mes cours, que je devrais suivre pour finir l’année universitaire. J’ai peur, et ça me déprime.
Comme beaucoup, j’ai commencé à tenir un journal, pour ne pas oublier cette crise, et pour me soulager des pensées qui tournent en rond dans ma tête. Moi qui aimais tant me faire chouchouter, voilà plus d’un mois que je n’ai pas pu voir de coiffeur ou de manucure. C’est long, 42 jours. Et il en reste encore un certain nombre à tenir. Je tiens mon journal, quand j’y pense, quand j’en ai besoin.
Je ne suis pas seule chez moi dans ce confinement, mais c’est dur de n’être jamais seul, surtout pour moi qui aime la solitude et le calme.
Il ne faut jamais oublier ce qui se sera produit en 2020, et surtout penser à tirer les leçons qui s’imposeront.

28 avril 2020
Laura

Bonjour,

Je laisse à mon tour mon témoignage avec mes symptômes car je doutais moi-même de leur lien avec le COVID mais en vous lisant tous, je comprends que c’est bel et bien ce virus qui passe dans tout le corps.
J’ai 30 ans, je suis sportive et sans pathologie particulière.
Mes premiers symptômes ont débuté il y a 5 semaines : légère fièvre, maux de tête, frisson, mal à la gorge de type angine, diarrhée et une mycose.
La fièvre a seulement duré quelques heures, la diarrhée quelques jours puis je vais mieux. Puis arrive ensuite la toux, 15 jours à dormir assise, des gènes respiratoires, puis 4 jours d’intense migraines (et pourtant j’ai l’habitude) mais celles-ci ne partent pas avec un traitement migraineux habituel.
J’ai également eu des sensations de brûlures sous le talon, la nuit seulement, pendant une semaine. Et depuis, je me réveille chaque nuit les jambes ou le bras engourdi, parfois je ne sens plus mon pied et je ne peux plus le bouger, parfois les fourmillements se poursuivent en journée. Je n’ai même pas osé en parler au médecin parce que j’avais peur de « dramatiser » mais en vous lisant je comprends que c’est bien ce virus.
La fatigue a duré presque 4 semaines, tous les jours à 16h j’avais la sensation qu’il était très tard, j’avais besoin de me reposer, je dormais 10h par nuit.
À ce jour, je sens encore parfois une pointe sur la poitrine. Je sais que je ne suis pas encore dans mon état de santé normal et ça me pèse.
Ce qui pèse le plus, c’est l’angoisse que ce virus a amené dans ma vie. Je n’ai jamais ressenti ça avant. Même avec ces symptômes, vous ne passez aucun examen, on vous demande juste de rester chez vous au cas où votre cas s’aggrave. Alors on a peur, on reste seul et on attend. C’est ça la vérité.
Pour moi, le gros problème est de parler uniquement des cas graves mais de nous laisser de côté, nous les cas « modérés », parce qu’on ne va pas mourir mais est-ce qu’on va avoir des séquelles ? Est-ce qu’on n’aurait pas droit à un suivi hebdo par exemple avec un médecin, pour s’assurer que nous allons guérir convenablement ?

28 avril 2020