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Vos témoignages

Clairvoyance

J’ai été très soulagée d’apprendre que je n’étais pas la seule à souffrir d’une forme « étrange » de Covid. Je suis une jeune femme sportive de 34 ans. Mes symptômes ont débuté il y a 5 semaines. Cela a commencé par un mal de gorge type angine avec des éternuements comme un début de rhume, puis 2 jours plus tard de la fièvre à 38/38,5 qui ne m’a pas quittée pendant 2 semaines. J’ai eu parfois une sensation de pesanteur sur la poitrine, un léger mal de tête, rien de plus. Le problème, c’est que ces symptômes vont et viennent mais ne s’arrêtent pas. On ne rattrape pas une nouvelle fois le Covid, on le porte en nous bien plus longtemps que ne nous le disent les médecins. J’ai eu une semaine tranquille et ce soir à nouveau de la fièvre qui s’arrêtera après une bonne nuit, comme à l’accoutumée.
Je voudrais être sûre de ne plus être contagieuse le 11 mai, pour pouvoir voir mes proches. C’est fatigant à la longue et personne ne nous propose de tests. Qui alterneraient entre positif et négatif, comme pour ces patients chinois je suis sûre. Je me suis soignée et je me soigne encore avec du doliprane et des huiles essentielles (ravinstara, thym, laurier noble, tea tree). Ça ne guérit pas mais ça soulage bien les maux de gorge. J’ai continué à faire du sport sans difficulté car mes poumons n’ont jamais été atteints. Ça m’aide au contraire d’avoir une activité physique les symptômes s’atténuent (allez savoir pourquoi !). La clé, c’est aussi le sommeil. Le virus est vicieux et profite des moments de fatigue pour se réactiver plus vivement. Pourtant je ne me sens pas particulièrement fatiguée mais le soir les symptômes reviennent en force.

Ma fille de 2 ans a eu une angine inexpliquée peu après mes premiers symptômes. 40 de fièvre pendant 24h avec une respiration difficile, maux de gorge pendant 48h… Puis plus rien, elle se porte comme un charme. Le médecin m’a assuré que ce n’était pas le Coronavirus, début trop brutal. Pourtant je suis persuadée que c’est ce qu’elle a eu. J’espère qu’un test sérologique pourra me le confirmer.

Je voudrais aussi dire qu’il faut essayer de ne pas céder à la psychose. J’étais terrifiée à l’idée de finir en soins intensifs à cause de ce que racontent les médias en boucle. Je ne comprenais pas pourquoi mes symptômes persistaient autant, heureusement que j’ai pu lire d’autres témoignages… Mais ça les médias n’en parlent pas, ni les médecins d’ailleurs. Je sais que j’ai été en contact avec des personnes en incubation du virus début mars. Je ne l’ai pas attrapé à cette occasion car mine de rien, il ne saute pas comme ça sur les gens. Je l’ai attrapé par contact rapproché avec mon conjoint à qui on n’a pas donné de moyen de protection dans son travail considéré pourtant comme essentiel… Et c’est ça le vrai scandale de la crise actuelle.

Bon courage à tous ceux qui sont malades pour la guérison !

1 mai 2020
Patrick
Gérant

Des nouvelles suite à la bataille.
Finalement, je suis hospitalisé mercredi dernier. Le test neurologique révèle une neuropathie…
La neurologue me demande/insiste pour que je sois hospitalisé afin de faire des examens complémentaires suite à l’histoire de ma maladie. Ça serait lié à 99%. Examens : prise de sang, sérologie et ponction lombaire…
Oui ça fait très mal…
Cet après-midi, douleurs en pic au niveau du cœur à gauche. Le cœur s’emballe, l’impression que je vais mourir… Le collègue de chambre sonne pour de l’aide. On me fait un ECG 10 minutes après ( ils sont débordés, je peux comprendre mais ça me rassure pas…). Il en ressort normal, prise de sang pour les marqueurs cardiaques quasi normale…
J’ai des douleurs de type cardiaque et des fourmillements de dingue dans la cheville/jambe gauche… Je déraisonne totalement..
L’impression que mon sang circule très mal… On m’écoute et on me donne un anti-dépresseur…
J’ai le sentiment qu’il se passe quelque chose de grave… Je suis perdu et nous sommes dans un long week-end donc le personnel est réduit… Je comprends également que le repos est très important… J’ai peur…
Peur de laisser une famille…

1 mai 2020
Mélissa
Préparatrice Physique

Bonjour à tous,
Je me présente, Mélissa d’origine Alsacienne, préparatrice physique de 25 ans. Je vis malheureusement seule ce confinement et donc partager avec vous me permet d’extérioriser tous mes sentiments.
Je suis ravie de partager mon témoignage. Après avoir vu les vôtres, je me suis dit que je devais montrer ma compréhension, mon inquiétude aussi afin de montrer de la solidarité et que vous n’êtes pas seuls… Oui il est vrai que vous n’êtes pas seuls, nous sommes beaucoup à être dans une situation où le moral est à 0 voire -1, les temps sont durs, on ne voit plus nos proches et on se demande si cela en vaut la peine.
Je pensais vraiment que cela n’allait être qu’une grosse grippe et qu’il ne fallait pas tomber dans la paranoïa mais à force de vivre confinée, j’ai pu voir que cela était plus compliqué que ça.
À la TV, c’est Covid, quand je sors faire les courses c’est Covid, au téléphone avec mes proches c’est Covid et même quand je dors j’ai l’impression de ne pas être à l’aise. D’ailleurs, j’ai vu une enquête montrant que les rêves sont affectés par le sommeil donc c’est normal de faire des rêves inhabituels ! (Vous n’êtes pas fous !!)
On ne comprend pas vraiment tout de ce qui se passe et on voit bien qu’on nous cache des choses, alors oui ça affecte notre vision du futur. Est-ce que cela n’est pas beaucoup plus grave mais ils font semblants pour pas nous alerter ?
Je tente de respecter le confinement, je comble mon temps par du sport, de la peinture mais j’ai l’impression d’être dans une cage dorée et donc d’être privée de liberté.
Les politiciens parlent du 11 Mai mais au final j’ai appris hier que ce n’était même pas sûr vu que beaucoup ne respectent pas le confinement.
Puis même quand on sortira (je l’espère lol), on sait tous qu’on ne pourra pas reprendre nos habitudes du passé, redouter les premières retrouvailles (câlin, bises, salut de la main ??) et toujours faire attention.
Et puis dans d’autres pays, j’ai pu voir une deuxième vague comme au Japon, donc même si on respecte les consignes on n’y échappera peut-être pas… Donc oui j’ai bien peur du confinement actuel mais surtout du « après ». Comme beaucoup, j’ai pas mal d’interrogations et surtout peu de réponses. Et si le virus venait à muter ? À être encore plus dévastateur ? Et que même les consignes d’hygiène ne soient plus satisfaisantes… Dieu merci, je pense ne pas souffrir de problèmes respiratoires et être en bonne forme mais au final des enfants, des jeunes adultes en meurent aussi donc pourquoi pas moi ?
Je finirai par remercier toutes les personnes qui travaillent dur pour ne pas qu’on meurt, qu’on puisse continuer à vivre, manger et subvenir à nos besoins primaires mais surtout aux services hospitaliers qui sont souvent oubliés et pourtant si indispensables.

Prenez soin de vous, et prenez soin des autres ! Et ne soyez pas imprudents, et ne négligez rien, même le petit geste peut être important et sauver une vie 🙂

29 avril 2020
Lydie

Bonjour, j’ai 50 ans et moi aussi maman mais surtout grand-mère aussi, puisque mes deux filles m’ont donné cette responsabilité qu’est d’être grand-mère.

Depuis la décision de notre Gouvernement, le 17 mars à 12h, j’ai une trouille pas possible de ce qui se passe à l’extérieur. Peur pour mes parents de 80 ans, mon frère qui est greffé et qui continue de bosser, ma grande fille, son bébé et son conjoint qui lui aussi bosse encore, mon chéri qui est chez lui tout seul.

Une de mes filles et ma petite-fille vivent chez moi. On fera attention à nous, mais qui fera attention à nous ?

J’ai peur d’aller faire des courses, j’ai peur de croiser quelqu’un même dans l’ascenseur, j’ai peur de poser mes mains sur quelque chose qui serait contaminé et qui pourrait aussi me contaminer.

Je vis chaque jour avec les symptômes suivants : mal au crâne presque tous les jours. Du coup je me soigne avec des Efferalgan, je tousse et éternue sans arrêt, courbaturée de partout, j’ai la voix qui déraye, je suis fatiguée très souvent. J’ai eu apparemment la grippe en Décembre et j’ai du mal à m’en remettre.

Non, je ne suis apparemment pas atteinte mais j’ai une maladie auto-immune qui me pourrit mon existence. Et comme vous le voyez je ne veux pas de cette maladie venue de je ne sais où, par je ne sais qui, chopée par je ne sais quoi. Et comme vous avez compris, même le Gouvernement ne le sait pas. Il émet juste des hypothèses. Mais qui sont fatales malheureusement.

J’ai la boule au ventre de tout. J’ai peur de tout ce qui m’entoure. Peur de ne plus voir grandir mes petits-enfants. Peur de ne pas m’en sortir si jamais cette maladie me chope. Maladie invisible mais qui nous entoure.

Je vis mal ce confinement, ne sortant que pour le strict minimum vital pour nous et pour ce petit bout de chou qui n’a pas 2 ans et qui a un besoin naturel de découvrir et de courir. On nous ment tous les jours. Du coup j’écris pour moi, sur mon ordinateur, chaque jour, ce que je fais, le temps qu’il fait. Cela m’aide à mieux vire mon confinement, de poser ce que je ressens au plus profond de moi. Chose que je ne peux plus faire tellement ma fille ne veux plus l’entendre.

On s’attend à un déconfinement le 11 mai, mais est-ce que ce n’est pas trop tôt ? Ne prendrons-nous pas trop de risque à sortir ?

Sortir… Ce moment que tout le monde attend avec impatience, mais qui pour certains comme moi, restera une hantise. Alors, s’il vous plaît, restez chez vous pour enrayer cette maladie qui nous prend chaque jour un des nôtres, que ce soit ici ou ailleurs.

Aidez chaque personne qui risque sa vie chaque jour, pour notre bien à tous. Routiers, éboueurs, cuisiniers, caissières… Mais surtout les docteurs, infirmiers, ambulanciers, taxis, pompiers…. qui prennent des risques pour nous soigner.

C’est bien de les applaudir, mais les aider en restant chez nous c’est mieux.

Lydie

29 avril 2020
Maud

Bonjour,
Ce que je voudrais lancer ici est un SOS au gouvernement, aux médecins, infectiologues, épidémiologistes… Mais aussi une alerte aux personnes qui sous-estiment ce virus, qui ont hâte de voir le déconfinement mais qui ne se rendent pas compte de tous les ravages que ce virus peut provoquer. Et je vois trop et entends trop de témoignages ici et autour de moi sur ce virus et ses conséquences, des personnes qu’on n’écoute pas ou qu’on ne voit pas car elles ne sont pas hospitalisées, celles qui subissent chez elles et qui voient leurs symptômes persister, évoluer… Sans trop savoir où cela va amener…
J’ai commencé à avoir des symptômes du Covid le 16 Mars, pas de fièvre ni de toux, mais des maux de tête, une forte fatigue, un nez opprimé, des nausées, par moment mon cœur battait plus vite… Je vais voir mon médecin le 18 Mars, elle suspecte le Covid mais impossible de faire le test car je ne suis pas une personne à risque. J’ai 35 ans, je suis en bonne santé, je ne fume pas, je suis sportive… Du coup, je suis arrêtée 14 jours. Je reste chez moi, je me protège avec un masque car j’ai peur de contaminer ma famille. Je surveille ma température, mon oxygène dans le sang. Les symptômes s’atténuent, je revois mon médecin 1 semaine après pour contrôler mes poumons car c’est à ce niveau là que cela peut empirer, mais je n’ai rien aux poumons, je suis rassurée. Je n’ai plus les symptômes du début et je me sens plus en forme mais je continue à avoir des séquelles et cela varie : mal dans la poitrine pendant une semaine, cela passe. Puis, ma gorge qui me râcle pendant quelques jours, cela passe. Puis, des chaleurs dans la tête, là je m’inquiète un peu car je n’avais plus trop de symptômes, alors je me demande si le virus est toujours là, si ce sont des séquelles…? Mes chaleurs dans la tête durent 2 semaines, et certains jours j’ai de grosses migraines voire des acouphènes, de temps en temps de la tachycardie… Cela passe mais revient par moment. J’en suis à ma 7ème semaine, et j’ai l’impression d’aller moins bien qu’au début, je ne vois pas la fin de ma guérison… Depuis ce week-end du 25 Avril, la nuit je sens mon cœur battre partout et j’ai comme des fourmillements dans la jambe et le bras gauche. Mon médecin me dit que ce sont des extrasystoles sûrement dues à l’anxiété. Je veux bien la croire, mais avec tout ce que j’ai connu auparavant et tout ce qu’on ne sait pas sur ce virus, cela m’inquiète quand même. Est-ce que ce sont les nerfs ? Est-ce que c’est dans le sang ? Quels organes sont atteints ? Surtout, pourquoi ne suis-je pas guérie au bout de 7 semaines ??? Et je sais que beaucoup d’autres personnes sont dans le même cas, dans ma famille, dans mon entourage, au vu des différents témoignages.
Alors, voici mon SOS, un cri d’alerte, de désespoir, à vous qui me lirez, qui pourrez peut-être relayer l’information aux journalistes, aux autorités… S’il vous plaît, écoutez-nous, prenez en charge les personnes qui souffrent depuis des semaines de ce virus, enfermées chez elles, qui n’arrivent pas à guérir. Nous n’avons pas envie de remplir les hôpitaux, nous essayons de comprendre cette maladie, nous ne pouvons pas faire de test PCR ou sérologique et savoir si le virus est toujours présent, nous ne savons pas quels sont les dégâts infligés à notre corps, ni ce qui va arriver… Mais le fait que les symptômes persistent n’est pas rassurant. Pourquoi ne peut-on pas nous proposer de test sérologique ? De traitement même expérimental ? Pourquoi sommes-nous oubliés ? Alors que certaines personnes, connues ou pas, habitant dans certaines régions et pas d’autres, ont le droit à un test, à un traitement… Je pense que vous ne réalisez pas la détresse dans laquelle beaucoup de Français malades du Covid se trouvent.
Pour finir, je dirais tout de même que je garde espoir pour ma famille, mes enfants surtout et mon conjoint, et sans leur soutien, je ne sais pas où je serais.

29 avril 2020
Jennifer
Étudiante

Ceci est mon deuxième témoignage sur le site afin de donner un peu d’espoir aux familles qui ont un proche hospitalisé en réanimation.
Nous sommes 4 et étions tous infectés. Mon père est le seul à avoir eu des complications respiratoires, son état se dégradait, pourtant il était en pleine forme, sans antécédent, la cinquantaine. Il a été hospitalisé le 29 mars et plongé dans un coma artificiel le lendemain. Cette nouvelle a été assez brutale, pour la première fois, j’avais un parent dans un état critique où tout pouvait arriver. Les jours et semaines qui ont suivis ont été extrêmement angoissants. On pense évidemment au pire. Nos vies sont rythmées par les appels de l’hôpital pour nous donner des nouvelles, 1 fois par jour. Le téléphone ne nous quitte plus.
Au bout de sa 2ème semaine en coma artificiel, alors que son état était stable, les complications arrivent. D’après le medecin, des bactéries dues à la machine respiratoire lui aggravent son infection. Cette nouvelle était celle de trop. Mais le médecin nous rassure par ces mots : « il faut tenir bon, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ».
Cette phrase est restée encrée dans nos esprits.

Après presque un mois en coma artificiel, il a été réveillé puis extubé. Il est très fatigué, ne peut pas parler mais il est conscient.
Aujourd’hui, un infirmer avec un grand cœur a pu lui mettre le téléphone à l’oreille pour qu’on puisse lui parler, le rassurer. Après un mois sans le voir, entendre son souffle était magique.

Le chemin est encore long mais je suis fière de lui. Ayez toujours de l’espoir.

28 avril 2020