Tout a démarré il y a plus de deux mois maintenant… Grosses migraines, puis toux, légère fièvre (37,7-38) et est très vite apparu un essoufflement. Le cauchemar a alors débuté, avec cette angoisse immense, étant au cœur de l’épicentre, et en tant qu’infirmière, connaissant les sordides détails de ce qu’il se passait dans les hôpitaux chez nous… J’ai de la chance, je peux surveiller ma saturation, ma tension, et mon conjoint est aussi infirmier. Entre le 7eme et le 14eme jour, période où l’aggravation peut survenir, ça a été juste l’horreur. J’étais très essoufflée à l’effort, et surtout très angoissée, ma mère n’était pas bien, ma soeur non plus.
Heureusement aucune d’entre nous ne s’est aggravée ! Super, nous avons passé le cap, nous sommes guéries (les spots publicitaires le disent bien des milliers de fois par jour, la maladie guérit en quelques jours !). Et bien, ça ne s’est pas passé comme ça pour ma mère et moi. Les symptômes ont commencé à durer : febricule, grosse fatigue, essoufflement, puis est apparue cette oppression thoracique… Mes proches sont adorables, ils prennent de mes nouvelles, mais à chaque fois j’ai droit à : « c’est pas normal que ce soit si long, tu dois avoir autre chose » ou « t’es sûre que c’est pas de l’angoisse ? »… Je ne leur en veux pas, personne n’en parle, et puis peut-être qu’ils ont raison ? Je dois trop m’écouter, c’est psychologique… Les médecins vous font comprendre la même chose, la solitude commence à peser !! Et enfin, j’ai découvert ces groupes d’entraide sur les réseaux sociaux, ils ont été comme une bouée de sauvetage pour moi, je ne suis pas la seule !!! Je ne suis pas folle ! Aujourd’hui J66, petite nouveauté depuis quelques jours, des fourmillements dans les pieds, les jambes et les mains, accompagnés d’une faiblesse musculaire très bizarre… La fatigue est toujours présente et ce poids qui me serre la poitrine m’embête encore… Le plus difficile est de ne pas savoir, est-ce que ce sont des séquelles réversibles ou non ? Encore l’action du virus ? Combien de temps cela va-t-il encore durer ? Quand est-ce que les médecins vont enfin se soucier de nous ? Quand est-ce qu’on va enfin parler des formes longues du Covid ?

J’ai été diagnostiquée Covid-19 le 21 mars. Début des symptômes 2 jours avant par un mal de gorge inoffensif, sans fièvre… Puis tout d’un coup, le vendredi soir 20h au retour du travail, apparition d’une fièvre brutale à 39 et fatigue intense… Tant que je suis partie directement au lit. Test le lendemain positif. J’ai ensuite passé 15 jours à 3 semaines dans mon lit, épuisée, des douleurs thoraciques intenses voire insupportables, la toux incessante qui arrache les poumons, un mal de tête horrible et constant, plus de goût ni d’odorat, l’oppression tellement forte dans la poitrine et des brûlures pulmonaires si importantes qu’il est impossible de parler, de manger et que chaque respiration est un supplice… Il faut quand même boire… Et répondre aux personnes de mon entourage, inquiètes mais c’est si difficile… Je compte les jours en espérant que 14 jours suffiront à éteindre le feu dans mes poumons… Mais un soir, devant les douleurs et la toux qui s’accentue, j’accepte que mon mari appelle le 15… C’est tellement angoissant… On entend parler que des morts… Alors faire sa valise devant ses enfants fait très peur, mais il vaut mieux y aller. Je sens que cette nuit pourrait être la pire… Je ne parviens plus à trouver mon souffle et je ne veux pas que mon mari et mes enfants s’inquiètent davantage. Je passe une nuit aux urgences à chercher ma respiration, à tousser comme jamais… Mais mes poumons tiennent le coup, pas besoin d’oxygène. Je sors le lendemain car je suis « jeune et que je n’habite pas loin… », avec une ordonnance pour du Paracetamol. « Vous avez passé le pire madame, plus qu’un jour ou deux de repos ! »… Cela fait 61 jours… Et après une amélioration, je pense que c’est fini mais une première rechute avec réactivation des douleurs thoraciques au moindre effort qui se limite à prendre une douche… Je peux aujourd’hui marcher 500 mètres sans souffler ! Mais je donne le change, je suis enfin debout après 3 semaines au lit, je peux parler… Mais pas trop longtemps, sous peine de plusieurs heures de fatigue intense derrière… Et je ne raconte même pas si je reçois plusieurs appels… Et puis nouvelle amélioration de quelques jours et les symptômes ont repris… Pseudo allergie avec conjonctivite, nez bouché, les difficultés à respirer, les douleurs thoraciques, l’angoisse nocturne avec une sensation de pesanteur dans la poitrine et la toux qui revient, apparition de nouveaux symptômes neurologiques avec froid dans tout le corps mais le visage et les pieds en feu… Je ne comprends pas… Je me sens comme une girouette… Un jour ça va, le lendemain je suis épuisée et j’ai si mal… J’ai l’impression de trainer en longueur… Je ne sais même plus quoi dire à mon médecin… Mon discours peut changer de jour en jour… Je ne veux pas me plaindre car j’ai la chance d’être en vie, de ne pas être passée par la réanimation mais il faut que chacun sache… La maladie fait des dégâts même chez des personnes jeunes en bonne santé. Tout le monde peut être touché et nous ne connaissons pas l’évolution de la maladie. Ces symptômes qui persistent sont-ils des symptômes ou vont-ils devenir des séquelles ? Combien de temps vont-ils m’empêcher de mener une vie normale ? De revoir mes proches ? De travailler ? Vont-ils s’éteindre un jour…? Vais-je devoir apprendre à vivre avec ? J’ai une maladie chronique intestinale, le Covid m’empêche de faire mes traitements immunosuppresseurs. La maladie n’est plus contrôlée et les symptômes de celle-ci se font sentir… Combien de temps vais-je devoir les supporter avant de pouvoir reprendre un traitement…? Toutes ces questions sont aujourd’hui sans réponse… Mais il faut en parler, il faut que chacun se rende compte à quel point il est important de se protéger et protéger ses proches, ce n’est pas un rhume sans conséquences… Le virus, même parti, laisse des traces dans notre chair, nos muscles et chaque recoin de notre organisme… Alors n’oublions pas, pour toutes les personnes qui ont perdu un proche, pour tous les accompagnants qui soutiennent leurs proches malades, pour les soignants dans les hôpitaux mais aussi pour tous les personnels des EHPAD qui accompagnent sans relâche nos aînés, pour toutes les personnes qui gardent le souvenir du virus gravé dans leur chair,leur âme… N’oublions pas et prenons soin de nous.
Bonjour,
Les premiers symptômes se sont fait ressentir le 21 mars.
Pas de toux et juste un léger fébricule (37.8 Max).
Mais des vertiges d’une violence inouïe et une fatigue inexplicable.
Une brûlure dans les bronches également et beaucoup de difficultés à m’alimenter, certainement liées à l’essoufflement.
Je suis à J+61 des premiers symptômes et j’ai été reçue par les urgences en décompensation asthmatique. J’étais essoufflée et incapable de reprendre mon souffle vers fin avril.
Après 2 scanners thoraciques revenus normaux et une gazométrie artérielle légèrement modifiée, les urgentistes me laissent partir dans un état lamentable chez moi avec une ordonnance de Xanax !!
Rien d’autre !!
L’essoufflement était de plus en plus important j’ai donc consulté en urgence mon médecin traitant qui m’a orientée vers un pneumologue qui, lui, a décelé la décompensation asthmatique post Covid.
Je suis donc sous traitement par nébuliseur (aérosol) 3 fois par jour avec de la Terbutaline et de l’Ipratropium ainsi que de l’Inovair et du Singulair.
L’essoufflement au repos est atténué par le traitement mais je reste extrêmement fatiguée, le moindre effort est un obstacle insurmontable.
Des sensations de chaleur au visage et des douleurs musculaires aux cuisses.
Je suis épuisée moralement et physiquement.
Le plus dur étant d’être soignée comme des gens hypocondriaques et d’être soulagée pour un essoufflement aigüe avec du Xanax !!
Mes globules blancs sont anormalement élevés et j’ai un taux de CRP élevé également, même à j+61.
Un peu plus de deux semaines après le confinement, douleurs dans la poitrine. Je me dis « c’est de l’angoisse ». Ma sophrologue me dit « oui, du stress ». Deux/trois jour après, sensation ou légère fièvre. La prendre pff, c’est tellement variable. Je me fie à mon impression : j’ai chaud, j’ai mal à la tête, ce n’est pas une fièvre comme une grippe, et surtout c’est par intermittence.
J’appelle mon médecin qui me dit « oui, c’est peut-être le Covid ! Prends du Doliprane ! ». Je panique, me vois en réanimation sans voir mes enfants. Nous sommes 4 à la maison, personne n’a de symptômes à part moi.
Mon angoisse passe, je me soigne naturellement avec inhalation. Je ne tousse pas mais je remarque que je suis un peu plus essoufflé. Ce n’est pas criant, c’est insidieux. On pense que c’est de l’hypocondrie ! Non, je ne suis pas bien, un peu décalqué. Ces symptômes ont tendance à diminuer parfois mais reviennent et disparaissent dans la journée. J’ai cru que c’était fini et cela revient. Surtout la sensation de chaleur au visage. C’est insidieux ce truc de merde ! J’ai remarqué que le stress ou la reprise d’une activité me déclenche des symptômes. Alors je vais prendre mon mal en patience. Depuis que je lis des témoignages, cela me rassure car je pensais être fou. Je tente la vitamine C à haute dose. Cela me semble bien mais avec ce truc, on n’ose plus dire que ça va mieux. On a peur que la bêtacovid se réveille.
Juste un petit mot ce soir qui en appellera peut-être d’autres… Car c’est histoire de sédimentation… Il y a plusieurs couches dans le COVID.
Je pense que j’ai commencé à être malade le 20 mars, veille du printemps. Dans la semaine qui a précédé, j’ai juste le souvenir de frissons bizarres dans le dos, sans sensation de fièvre.
Je n’ai d’ailleurs jamais eu ni fièvre (37,6 Max), ni toux, ni courbature, ni nez bouché, ni mal à la gorge… J’ai juste eu une très grosse fatigue, diarrhée et surtout cette oppression thoracique avec un essoufflement au repos – très perturbant. Des phases de malaises intenses, un corps qui se met à trembler, des jambes incontrôlables, des difficultés à s’alimenter, des tremblotis intérieurs très bizarres, et des nuits sans sommeil parce que mon conjoint puis ma fille ont été touchés. Mon cœur que je sens forcer pendant des jours, ça tire… L’escalier qui devient une montagne à gravir, la moindre tâche ménagère un exploit irréalisable… Nos voisins qui nous font à manger, un médecin qui nous suit par téléphone mais on se sent seuls… On se sent vulnérables… J’ai vu la mort en face pour la première fois de ma vie… Ce cauchemar a duré 3 semaines. Avec les phases de répit que vous décrivez tous et qui rendent encore plus démoralisantes les rechutes. Ensuite, les symptômes se sont fait moins aigus mais n’ont pas complètement disparu. Certains jours, l’oppression thoracique revenait sournoisement, un autre la fatigue intense, un autre les idées noires… Et maintenant, depuis une semaine, ce sont des sensations bizarres dans les jambes : fourmillements continus avec une faiblesse musculaire qui pousse à une quasi-tétanie… encore très étrange… Ma fille parle de « jambes en compote », c’est bien trouvé. Ça semble s’atténuer ces derniers jours, j’espère qu’à près de 2 mois des premiers symptômes, on touche au bout. Mais mon dieu que c’est long ! Et quelle empreinte cela va-t-il laisser dans ma vie ? Il faut que ça décante encore pour pouvoir le partager…
Cela fait maintenant 54 jours que cette maladie s’est installée dans mon corps : au départ une grosse fatigue, maux de tête intenses, des frissons, oppression au niveau de la poitrine. Les jours passent et bien sûr rien ne s’arrête.
Petit séjour aux urgences : testée négative au 20e jour mais toujours une infection présente dans mon bilan sanguin.
Puis la suite continue, de nouveaux symptômes apparaissent : diarrhée, vomissements, vertiges…
À ce jour, je suis vidée, épuisée moralement et physiquement, et la question que je me pose actuellement c’est quand que cela va se terminer mais je n’ai aucune réponse, bientôt je l’espère.