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Vos témoignages

Jb

Et si cette situation particulière n’était pas une opportunité à saisir ?

15 novembre 2020
Myriam
Étudiante

Je me souviens de ces mois de décembre, janvier, où l’on parlait à peine du Covid. On savait que la situation était compliquée en Chine, mais ça nous paraissait si lointain, que personne ne s’en inquiétait vraiment. Alors on continuait à vivre, à boire, à faire des soirées. Personne en France ne réalisait la menace qui pesait sur nous.
Et j’ai continué à vivre, jusqu’au confinement en mars. Je me souviens que je n’avais pas la moindre crainte, que ce virus ne me faisait pas peur, jusqu’à ce que Macron annonce la fermeture des universités.
Je suis étudiante, et cela m’a marquée. C’est à ce moment-là que j’ai pu comprendre que la situation était grave. On n’avait jamais fermé les universités.
Alors, avec ce confinement, je me suis sentie tout de même en sécurité. Mais j’ai lu, beaucoup lu sur le Covid pendant cette période. Et j’ai commencé à comprendre, peu à peu, son fonctionnement. Aerosolisation, maintien du virus sur certaines surfaces…
J’ai pu voir que ce virus touchait gravement les personnes souffrant de troubles cardiaques. J’ai lu un article portant sur un homme, mort rapidement du Covid, car il avait fait un infarctus bien avant.
Or, ma famille et moi, souffrons de problèmes cardiaques.
J’ai eu peur.
J’ai commencé à laver mes courses, au cas où. A créer un sas de décontamination, où les courses devaient patienter trois jours, quand je ne pouvais pas les laver. J’ai commencé à prendre une douche intégrale après chaque sortie, en prenant bien soin de laver mes vêtements aussi. Je me lavais longuement les mains après avoir touché quoi que ce soit en dehors de mon appartement. Je mettais très, très souvent du gel hydroalcoolique dehors.
Et lors du déconfinement, j’ai continué cela. Je ne sortais pas, je ne voyais pas mes amis, je restais chez moi au maximum. J’ai continué à appliquer mes propres gestes barrières.
En septembre, il y avait la rentrée, en présentiel. Alors j’ai acheté des masques FFP2. Mais même là, je n’avais plus le courage d’aller en cours, de me laver dès que je rentrais, de passer mon téléphone et mon ordinateur à l’alcool tous les soirs.
J’ai fait en sorte que des amis m’envoient leurs notes.
On pourrait parler d’hypocondrie, de TOC, d’un tas de maladies psys, et on aurait parfaitement raison. Mais moi, ce que je me dis toujours, c’est « mieux vaut faire ces gestes que tuer ma mère pour un moment d’inattention ».

Maintenant, nous sommes en novembre 2020. Ma vie est en pause depuis mars.

8 novembre 2020
Maude

Il y a 2 ans, j’ai accepté une mutation dans l’Est de la France à 850km de ma famille. Mon compagnon et moi-même avons décidé d’en profiter pour emménager ensemble. Au bout d’un 1 an ,nous décidons d’y acheter un appartement et de faire un enfant.
Le 19 mars, 2 jours après le début du confinement, je donne naissance à ma fille. A peine née, on nous annonce que le personnel attend de voir quelles vont être les nouvelles directives. 1 h après sa naissance, on nous annonce que mon compagnon ne pourra pas revenir jusqu’à notre sortie de l’hôpital. Il n’a pu voir sa fille que 3h.
Le lendemain, on me fait gentiment comprendre que si je vais bien, je peux partir au bout de 2 jours au lieu des 3 recommandés. Oui, mon compagnon me manque et j’aurais aimé qu’il soit là pour son premier bain, la voir se réveiller, manger, la changer mais je suis restée 3 jours et j’ai bien fait. Le corps a besoin de temps pour se remettre.
Enfin, je retrouve mon compagnon et lui revoit sa petite fille ! Le confinement est toujours là et on se retrouve isolés bien loin de nos familles.
Je me rends compte en allant faire des courses que les personnes sont très égoïstes. Il n’y a plus d’eau, de riz, très peu de légumes, etc. Je me souviens m’être dit : « heureusement que je peux allaiter car il ne reste pas une bouteille d’eau pour faire des biberons ».
Nous ne sortons que pour le médecin, faire des courses, la pharmacie. Nous suivons les recommandations en espérant pouvoir vite voir nos familles et qu’elles puissent enfin voir notre fille.
Nous avons fait une seule entorse pendant le covid, le 19 mars à 4h du matin j’ai perdu les eaux. J’ai réveillé mon compagnon, nous avons vite pris quelques affaires et nous nous sommes rendus à l’hôpital à pied sans prendre le temps de remplir une attestation de sortie.

A ses 3 mois, notre petite fille a enfin pu rencontrer sa famille paternelle. Ils sont venus nous voir 2 jours. Puis à ses 4 mois, mes parents sont venus. Voir nos familles nous a fait énormément de bien. Cela nous a ressourcés. Et surtout de voir le visage de notre petite fille s’illuminer dans les bras de ses grands-parents ont été des moments magiques et inoubliables ! A ses 5 mois, nous avons pu rendre visite à ma famille dont mes soeurs qui ont pu rencontrer leur nièce. Encore des moments remplis de joie et de bonheur.

Nous continuons toujours à faire attention, nous ne sortons que si c’est vraiment obligatoire. Ou bien sur pour faire des balades dans le parc avec notre petite fille. Elle aussi a besoin de respirer de l’air frais, nous n’avons pas de jardin et elle adore regarder les feuilles des arbres.

Mon congé maternité et mes congés terminés, je ne reprends pas le travail, il n’y en a pas… Tout le monde me dit que j’ai de la chance, que je peux profiter de ma fille et c’est vrai. J’en profite et je la vois grandir. Elle est plus éveillée de jour en jour.
Mais le travail ne revient pas et ne reviendra pas. Mes employeurs doivent me licencier économiquement. Ils font tout pour sauver leur société et je les comprends.
Je ne leur en veux pas, au contraire, je leur souhaite de survivre à cette crise. C’est une société avec de belles valeurs et des patrons en or pour qui je suis très fière d’avoir travaillé.
Mon compagnon lui a arrêté de travailler avant l’arrivée du covid pour faire une formation d’assistant maternel pour s’occuper de notre fille et d’un autre enfant. Malheureusement, toutes les formations ont été stoppées avec le covid. Nous sommes toujours en attente des dates de formation, cela fait 8 mois que l’on attend.
Nous nous retrouvons donc tous les 2 au chômage avec une petite fille et un crédit pour notre appartement. Le marché du travail dans mon milieu en ce moment est très compliqué. Plus les jours passent et plus nous sommes nombreux à être au chômage mais il y a très peu d’offres.
Même si j’adore pouvoir passer autant de temps avec ma fille, j’aimerais retrouver un emploi rapidement. J’aime travailler !
Et aujourd’hui nous apprenons le reconfinement… Nous devions aller voir ma famille dans 4 jours, je ne sais pas quand je pourrais les revoir. Ils me manquent ! On a beau dire, un appel, des textos et même un appel vidéo ne remplaceront jamais le lien direct. L’émotion que l’on ressent lorsque l’on peut discuter réellement avec une personne. Le rire, les gestes, les pleurs, toutes ces petites choses que l’on ne voit pas derrière son téléphone.
Je ne sais pas combien de temps va durer ce reconfinement. Tout ce que j’espère c’est pouvoir voir ma famille très vite !

29 octobre 2020
Flora
Etudiante

Bonjour,

Je n’ai pas pour habitude de partager des choses sur les réseaux sociaux ou sur Internet. Malgré tout, la peur prend le dessus et je ressens le besoin de partager et de discuter. Malheureusement, j’ai appris que j’étais positive au Covid 19 ce matin et cela me fait très peur. J’essaye d’être positive et de relativiser mais je ne peux m’empêcher de me rappeler tout ce qui se dit à la télé, journaux… Ma plus grande peur est donc bien évidemment de faire une forme grave. Si quelqu’un est dans la même situation que moi, n’hésitez pas à répondre à mon témoignage.
Merci d’avoir lu.
Flo

1 novembre 2020
Ju

Merci d’avoir créé ce site! Et merci à ceux qui témoignent 🤗
Je profite de cet espace pour poser ça là, pour l’exprimer quelque part, le sortir de ma tête au moins un peu. Je suis expatriée, vis seule. Déclarée positive depuis le 15 octobre, je n’ai vu absolument personne depuis. J’apprécie de vivre seule mais sans rien pour me distraire, ma faculté à relativiser, à l’usure, devient quasi nulle. Je ne supporte plus les écrans et j’ai l’impression de tourner en boucle.
Mes symptômes comprenaient tout, sauf la toux et la fièvre. Un cas de Covid moyen en somme. Une sacrée claque quand même ! Un jour, on pense aller mieux, le suivant on est alitée… Chaque nouveau jour amène de nouvelles surprises 🥳
Le problème c’est que j’ai développé depuis quelques temps des douleurs sous-costales : la plus présente est au niveau du foie, la seconde, plus pointue et sporadique, au niveau de l’estomac. Je passe sur les problèmes de digestion, eux aussi changeants et pesants. En ajoutant à ceci mon problème d’extrasystole, opéré mais qui refait sa terrible et inattendue apparition, j’avoue que je commence à angoisser. Mais qui sait, en vrai ? C’est finalement ça le plus dur, de se dire « ça passe ou ça casse », sans pouvoir y faire grand-chose. Attendre, trouver le juste milieu entre vigilance et panique. Sachant que si ça menace de casser, la seule personne sur laquelle on peut compter c’est soi-même : personne n’appellera les secours à ma place. C’est psychologiquement lourd à encaisser. Affronter seul(e/s) une maladie inconnue, à se demander chaque jour ce qui va nous tomber dessus.
Après avoir révisé mes planches anatomiques, je me demande si ça ne toucherait pas le diaphragme : les zones correpondent. Ça parlerait à quelqu’un ?
Merci à ceux qui m’ont lue, ça fait du bien de pouvoir s’exprimer réellement. Et courage à tous, surtout 😘

25 octobre 2020
Anny
Laborantine

J’ai attrapé le covid courant mars.
Hospitalisée car pneumopathie et embolie pulmonaire donc en réa puis sous oxygène… Depuis je suis sous anticoagulant. Courant août, irm de contrôle qui révèle un infarctus pulmonaire. Toujours douleurs aux poumons puis problème pour respirer donc scintigraphie pulmonaire qui révèle des séquelles et une partie du poumon nécrosé. Maintenant j’ai peur d’être à nouveau malade 😓😓

25 octobre 2020