Bonjour,
Je suis un homme de 43 ans et je livre ce témoignage de ma chambre à coucher où je suis isolé depuis mon dépistage positif il y a 2 jours.
Tout a visiblement commencé Mercredi dernier.
Petit flash-back ;
– Paris, commissariat de Police Judiciaire, le 20 janvier, il est 05h30. Je boucle les derniers préparatifs de l’opération que nous allons mener, mes agent(e)s et moi-même pour aller arrêter deux agresseurs sexuels présumés.
On charge le matériel dans les véhicules, dernier briefing, le masque est de rigueur, puis le convoi démarre, direction la banlieue.
Nous nous déplaçons dans deux vieilles voitures exiguës, 4 enquêteurs par véhicules, dont un journaliste.
Le 2 tons rythme notre conversation enjouée, l’équipe a la pêche.
– 06h00, sur zone, on grimpe les escaliers pleins d’urine d’un vieil immeuble décrépi 4 à 4, dur avec le masque.
– 06h03, coup de bélier, la porte cède et je me retrouve avec le visage de mon suspect qui me toise à 10cm de distance du mien. Il ne porte évidemment pas de masque, on vient de le sortir du lit.
Le petit point rouge de mon taser dissuade ce dernier d’aller plus loin et il finit par se laisser faire, tant mieux, vu le contexte, le corps à corps ne m’emballait pas trop.
– 06h45, retour au service, l’esprit est joyeux, on a serré nos mecs sans casse, ni pour eux, ni pour nous et les « perquises » ont permis de retrouver les fringues qu’ils portaient lorsqu’ils ont arraché la robe de leur victime pour la peloter, voire pire…
5 jours plus tard, lundi dernier donc, un de mes gars se tape un 39 de fièvre, d’un coup.
Il veut rester au service malgré tout car on vient de serrer plusieurs trafiquants qui tenaient un « four » dans le Nord-Est de Paris et il ne veut pas laisser les copains se fader tout le boulot.
Je le dissuade et l’encourage à se faire tester. Le soir-même, il m’envoie un message, il est positif…
Le lendemain, mardi 25 Janvier, je fais tester le reste de mon équipe, soit 12 enquêtrices et enquêteurs.
Résultat, 8 sur 12, dont moi-même.
Je n’en reviens pas, moi, le chef, le socle du groupe, positif…
Je ne suis finalement pas plus fort qu’un autre et à bien y réfléchir, pourquoi aurais-je été exempt de l’attraper ? Ça ramène à une certaine humilité tout ça.
Faut dire qu’avec mon équipe et malgré une certaine appréhension, on avait tout vécu depuis l’année dernière, des patrouilles covid sans masque jusqu’à la reprise de l’activité judiciaire. Nous avions assumé nos missions sans que personne ne tombe malade.
On se disait qu’on avait une bonne étoile et que ça allait durer comme ça.
Mais voilà, en une opération et malgré nos précautions, celle de mercredi dernier a coûté la santé à tous les agents engagés. Peut être la faute a ce nouveau variant 70% plus contagieux que le précédent ? Allez savoir.
Aujourd’hui, je ne me sens pas trop mal d’un point de vue physique, j’éprouve principalement de la fatigue qui me séche au bout d’une heure de jardin où j’essaie de jouer avec mes filles (toujours avec masque bien sûr).
Je suis sujet à quelques quintes de toux et surtout je reste très vigilant pour les prochains jours car je me rends bien compte que là, ce ne seront pas ma plaque et mon pare-balle qui m’empêcheront de finir aux urgences si ça s’aggrave.
Je me suis isolé dans la chambre conjugale, et ma femme (négative) dort dans une autre pièce. Ça c’est plutôt dur mais bon, c’est nécessaire.
Tout le monde est confiné à la maison le temps que ça se tasse. C’est pas simple non plus pour les filles.
Ma compagne assume beaucoup de choses et je me sens impuissant à ne pas pouvoir l’aider au quotidien, mais je me dis que ce n’est que transitoire.
Pour l’instant, le plus urgent est de temporiser pour rassurer mes deux filles puis de me retaper pour être opérationnel le plus vite possible.
Je positive, je reste en contact avec les amis ainsi que les collègues, les symptômes son bénins et je suis bien entouré par ma famille.
De plus, à part deux collègues qui se tapent des bonnes fièvres, mes autres gars semblent aller pas trop mal, donc jusque là, « Hakuna Matata »…
Je m’appelle Joséphine, j’ai 19 ans et je viens de banlieue parisienne.
J’étudie au Québec depuis septembre 2019 dans une université anglophone. J’étudie la politique internationale, la science politique et j’ai décidé d’ajouter également une mineure en psychologie à mon programme (car mon université est un « liberal arts college », donc j’ai le choix de faire mon programme à la carte). L’année dernière, je me suis tapé le choc culturel, et pour la première fois de ma vie j’étais loin de mon cocon familial pendant plusieurs mois. Les choses qui me faisaient tenir l’année dernière ont été les rencontres que j’ai faites ici, les activités organisées par mon école ainsi que les cours en anglais qui m’intéressent beaucoup.
Je sais que j’ai beaucoup de chance de pouvoir étudier à l’étranger, de plus je n’ai pas à me plaindre car mes parents payent la facture pour moi (je bénéficie d’un prix québécois donc ça n’est pas plus cher qu’une école de commerce privée en France au final). Mais psychologiquement j’ai l’impression que j’enchaîne les moments de détresse. Déjà il y a eu les vagues d’attentats de 2015 et 2016, j’avais 14/15 ans et j’ai souffert pendant les mois qui ont suivi, de cauchemars et de beaucoup d’anxiété. Mon histoire personnelle au lycée était déjà compliquée (décès d’un professeur très apprécié, décès d’un proche…), mais encore une fois j’ai la chance d’avoir un cocon familial solide et des amis présents.
Et là, je suis dans un monde parallèle, au moment où j’entrais dans la vie adulte plus sereinement, avec une aide psychologique adaptée à mes besoins, et ce depuis janvier 2020 environ, le COVID arrive. Un an après, je suis seule dans ma chambre de 10m2, à ressentir énormément de frustration, de colère et de tristesse, car au-delà de mon histoire personnelle, il s’agit de la façon dont les gouvernements (français ou canadiens…) oublient encore et encore la santé mentale des jeunes. Nous sommes traités comme des enfants. Nous avons énormément de règles à respecter et la plupart de mes amis les respectent très bien, tout comme moi d’ailleurs, mais on a l’impression que nous sommes oubliés par la crise. Nous, on se sacrifie pour sauver les plus vieux, mais on le paye à coût de détresse psychologique intense (simplement regardez les taux d’anxiété et de dépressions chez les jeunes du monde en 2020…, ils étaient déjà hauts mais là…). Deux de mes amies m’ont reporté des cas de suicides autour d’elles. Nous, on se tape les cours sur Zoom tout pourris, les fêtes manquées, les expériences de vies jetées à la poubelle, et tout ça pour hériter d’un « c’est vous qui propagez le virus », « c’est de la faute des jeunes »… Encore une fois, je suis une privilégiée parce que mes parents sont là mais mon Dieu les effets négatifs sur la santé mentale de ma génération… Sans parler des conséquences économiques parce que bonjour la recherche de petits boulots, ou de stages, ou d’opportunités d’aller à l’ONU pour participer à des simulations inter-universitaires. Je suis en quarantaine, ça fait 14 jours et personne là-haut n’a la décence de penser « peut-être que 14 jours d’isolement social c’est pas une bonne idée », peut-être que 7 jours et un test suffisent, nan parce qu’au final le prix à payer pour « sauver tout le monde », c’est une génération de traumatisés.
Mais bon… Je reste une optimiste dans l’âme parce que j’ai énormément d’espoir en ma génération. De savoir que nous avons dans nos rangs des activistes comme Greta Thunberg, Emma Gonzales ou Malala Yousafzai, ou tous ceux qui comme moi sont volontaires pour aller faire du bénévolat, ou monter des associations de lutte contre le changement climatique est très positif. Le fait que cela n’alarme pas les générations d’avant nous me fait peur par contre, ne voyez-vous donc pas que toutes ces personnes ont peur ? Regardez Greta Thunberg, ce n’est pas simplement une « adolescente excessive », c’est une adolescente tellement anxieuse pour son futur qu’elle a décidé de rassembler sa génération pour essayer d’avoir un impact sur le système.
Je serai ravie de participer au forum canadien « Jack.org » qui rassemble les jeunes pour parler santé mentale, en mars prochain, car même si j’ai dans mes plans de carrière professionnelle une envie de me tourner vers le consulting, j’ai également une forte envie de faire quelque chose pour dépoussiérer l’image que nous avons de la santé mentale, car j’estime que c’est un pilier tout aussi important que la santé physique.
Merci^^

Je veux voir mes amis, ma famille, mes collègues, sortir, aller au cinéma, boire un verre ou plusieurs, je veux voyager, m’amuser, être surprise… Je veux tout simplement VIVRE, être LIBRE. Si l’on nous retire tout cela, quel sens donne-t-on à la vie ?
Bientôt un an de prison les copains!! Ça se fête, non? Allez, on croise les doigts pour bien des années de plus, tout le monde adore ça !
Bonjour,
Je partage mon expérience tant qu’à faire pour rassurer et/ou relativiser certaines personnes, en sachant que beaucoup savent que d’un individu à l’autre les symptômes varient énormément en fonction de plusieurs facteurs.
Tout d’abord, je suis un homme âgé de 23 ans et je ne présente aucune co-morbidité. J’ai toujours porté mon masque à l’extérieur depuis la pandémie et ai toujours scrupuleusement respecté les gestes barrières, dans mes hobbies comme au travail.
Je vais aller droit au sujet, mes premiers symptômes ont été une toux sèche anodine peu fréquente. Le jeudi 24 décembre, je pensais que c’était du fait que je vapote.
Le lendemain, j’ai commencé à avoir des maux de tête, je pensais que c’était le peu d’alcool que j’avais bu au réveillon, mais bon ça m’avait fait tilt déjà. Ca me semblait étrange, les maux étaient assez intenses alors que je n’ai jamais eu de migraines, un ou deux doliprane ont très vite calmé les choses.
Le samedi 26 décembre, là j’ai décidé d’aller me faire tester (test antigénique nasal à ma pharmacie la plus proche) car les maux de tête persistaient. J’avais la gorge très enrouée, 38.4 de fièvre (j’ai eu de la chance durant mon infection, je ne suis pas monté au-dessus), toux plus fréquente, début d’une odeur olfactive (odeur de fer ou de foin, je ne saurai l’expliquer), fatigue et quelques petites courbatures. Bref résultat positif, j’ai eu 30 masques et isolé chez moi pendant 7 jours à dater des premiers symptômes, c’est-à-dire le jeudi 24 décembre. 4 dolipranes par jour. Les douleurs, je ne le sentais plus, juste la fatigue et une chaleur due à la fièvre.
Les « pires » jours ont été le dimanche 27 et le lundi 28, j’ai eu effectivement des picotements et une sensation d’oppression à la cage thoracique.
Par la suite, dans la dernière semaine 2020, les symptômes ont progressivement et assez vite diminué. Le samedi suivant, je me refais tester pour reprendre le travail le lundi. Je suis désormais négatif au test (même test).
Depuis tout va bien, j’ai retrouvé l’odorat normal ce mardi 5 janvier, je n’avais déjà plus aucun symptôme depuis le vendredi d’avant c’est à dire 8 jours après les premiers symptômes (toux sèche).
De ce que je sais (dans mon service), heureusement je n’ai contaminé personne (normalement).
Voilà et aujourd’hui je n’ai plus rien.
Je n’ai pas eu de difficulté à respirer durant le « pic », juste un essoufflement anormal à l’effort comme monter des escaliers
Le 29 octobre 2020, je me suis sentie fatiguée mais je me suis dit « c’est la fin de semaine, c’est normal ». J’ai commencé à tousser et avec mon chéri on a fait chambre à part pour pas que je le dérange. Dans la nuit, tout a dégénéré. Je toussais énormément, j’avais une douleur dans la poitrine, je n’arrivais pas à respirer et je n’arrivais pas à me porter. J’ai vomi et j’ai fait le 15. Les secours sont arrivés très vite et ils m’ont diagnostiquée immédiatement Covid. Et là, c’est la descente aux enfers. En déchocage, réa, examens, scanner, radio, prise de sang, etc. Dépistage et le verdict est tombé : COVID-19. J’ai été mise tout de suite sous oxygène et j’étais en Rea. Je souffrais. On m’a mise sous morphine et après c’est un trou noir, j’ai dormi plusieurs jours. Toujours une douleur dans la poitrine et le verdict est tombé, aussi embolie pulmonaire 😡 traitement antibiotique, etc. Examen sur examen. Une nuit, mon cœur s’est emballé. On me l’a ralenti. La kiné m’apprenait à remarcher, mon corps était très lourd. J’ai perdu 11 kg. Des pertes de mémoire. Nous sommes le 10 janvier 2021, je n’ai toujours pas repris le travail. Je suis toujours fatiguée, mes articulations sont pas top, ma vessie ne fonctionne pas correctement, des picotements dans les bras régulièrement, un corps fatigué. Je ne comprends pas. Ce virus me grignote par l’intérieur je pense. Des douleurs dans le dos. Bref, merci COVID-19😡
